Les banques ont confirme leur engagement pour le lancement de fonds PME à concurrence d'au moins un milliard d'euros. Les premiers fonds de financement à long terme des petites et moyennes entreprises verront le jour durant la deuxième partie de 2013. Le Ministre-président Kris Peeters (CD&V) s'est réuni hier avec les responsables des banques, la fédération sectorielle Febelfin et les fédérations patronales. Les quatre grandes banques - BNP Paribas Fortis, KBC, Belfius et ING - ont confirmé leur intention de lancer le premier fonds PME dans la seconde moitié de l'année. Le volume final du crédit devrait atteindre le milliard d'euros.
Les fonds PME font partie du plan bancaire du gouvernement flamand visant à offrir plus de marge financière aux entreprises. La crise rend les dossiers de crédit bancaire de plus en plus problématiques pour les PME. Via le fonds Gigarant, le gouvernement flamand se porte garant en deuxième ligne pour les montants empruntés. Le décret Gigarant adapté doit encore être voté au parlement flamand. Peeters espère que cela pourra se faire avant l'été, de manière à ce que rien, sur le plan juridique, ne s'oppose au lancement des fonds.
"La crise menace de continuer à affecter la vigilance des PME au niveau de leurs fonds propres", explique Peeters. "C'est de nature de nuire à l'octroi de crédit aux entreprises pour l'avenir, et donc à la relance économique." Le plan bancaire permet également aux entreprises d'emprunter davantage aux amis et à la famille grâce au prêt win-win élargi, qui est d'ailleurs avantageux du point de vue fiscale.
La ministre flamande de la Culture Joke Schauvliege (CD&V) va augmenter de 791.000 euros les subsides annuels dont bénéficient l'Opéra Flamand et le Ballet Royal de Flandre, qui devraient fusionner en 2014. Une manne qui vient s'ajouter aux dotations régulières respectives (18,1 millions pour l'Opéra et 5,9 millions pour le Ballet). La ministre tord immédiatement le cou aux critiques qui estiment que la fusion des deux entités est vouée à l'échec.
L'Opéra et le Ballet réunis doivent être la plus grande organisation culturelle de Flandre. Un directeur général sera bientôt nommé; il devra poursuivre l'intégration et administrer la nouvelle entité. Il ou elle sera 'primus inter pares' d'un comité de trois personnes, où siégeront également Assis Carreiro, directrice artistique du Ballet, et Aviel Cahn, son homologue à l'Opéra. "Cette fusion permettra au Ballet d'avoir deux grandes scènes en plus: les opéras de Gand et d'Anvers", argue Schauvliege pour défendre la fusion. "De plus, il est sûr d'avoir un orchestre pour l'accompagner (l'orchestre de l'opéra, ndlr)."
Dans quelques semaines, les étoiles bollywoodiennes parcourront les Reien, le Burg et la Grand-place de Bruges, où le nouveau film du réalisateur indien Rajkumar Hirani se tournera en partie. Dans l'histoire, c'est là qu'habite une étudiante indienne ainsi que son ami, qu'elle veut épouser. Mais ce n'est pas aussi simple... L'histoire, explique avec surprise Eurydice Gyzel de la maison de production Czar, est encore secrète, même si les rumeurs affirment qu'elle parlerait d'une jeune fille qui fait ses études à Bruges, vit un grand amour qui s'avère impossible pour des raisons d'origine, après quoi elle doit retourner en Inde après de nombreuses péripéties et projets de révolte.
On dirait la énième romance à grand spectacle bollywoodienne, mais pour Dipti Nagpaul D'souza, chroniqueur pour le quotiden The Indian Express, ce n'est pas le cas : "Hirani tourne des comédies sociales. Il fait réfléchir les gens. Même elle ne connaît pas le scénario, mais elle doute qu'il s'agisse d'un nouveau Roméo et Juliette. Rijani est un cinéaste grand public, mais qui n'en est pas moins crédible intellectuellement et se base sur des scénarios de grande qualité. Jusqu'ici, Hirani a donc uniquement laissé entendre que son film parlera de "God and Godmen". Le titre est conu : ce sera Peekay, ce qui évoque l'alcoolisme du personnage principal joué par Aamir Khan, une vedette indienne. Dans cette 'satire politique', Khan jouera en compagnie d'Anushka Sharma. A Bruges, une équipe d'une cinquantaine d'Indiens se mettra au travail dès le 9 juin. Côté belge, seuls quelques figurants ont été engagés.
Le fait que les Indiens viennent tourner à Bruges est notamment dû à des problèmes budgétaires. Initialement, le tournage devait avoir lieu en Italie, explique Gysel. "Ils cherchaient une ville européenne romantique où l'eau est très présente". Czar a été contacté par le City Film Office Brugge. La maison de production fait office de producteur exécutif. "Nous organisons le volet brugeois de dix journées de tournage, mais nous ne finançons rien", poursuit Gysel. Hirani Films a contacté le consulat belge à Mumbai, et c'est ainsi que les Indiens se sont retrouvé face à Tourisme Flandre. Il est assez fréquent que Bollywood tourne une partie de ses films en Europe, précise Dipti Nagpaul D'souza. "Ils cherchaient surtout une ville évoquant l'ambiance des villes universitaires anglaises", commente Gusel, qui ajoute que le nom de Bruges ne sera probablement pas mentionné dans le film. Pour la ville de Bruges, la production est une aubaine, car un film de Hirani attire généralement un public nombreux. A part les retombées directes d'une nombreuse équipe de tournage qu'il faudra loger et nourrir pendant quelques semaines, le bourgmestre brugeois Renaat Landuyt (SP.A) compte aussi sur le rayonnement touristique du film. En Grande-Bretagne et en Suisse, l'impact des oeuvres bollywoodiennes sur le tourisme serait très sensible. Le Film Office local jouera les intermédiaires pour coordonner toutes les demandes. Tourisme Flandre envisage un soutien logistique : "Il est important que la destination soit reconnaissable et ressentie positivement. Nous verrons comment nous pouvons utiliser le film pour promouvoir notre destination."
Le Commissaire européen aux Transports Siim Kallas présentera aujourd'hui son propre projet visant à rendre les ports plus compétitifs. La libéralisation des services portuaires est un dossier délicat en Europe. En 2003 et 2006, le Parlement européen, après des protestations en masse des travailleurs portuaires, avait déjà rejeté des projets européens pour la réforme et la libéralisation de la politique portuaire. La poire de discorde était la possibilité d'ouvrir le chargement et le déchargement des navires à la concurrence.
Kallas laisse tomber les thèmes qui prêtaient à controverse, comme le déchargement autonome des navires ou la limitation de la durée des contrats de services portuaires et se limite à trois préoccupations : ouverture du marché, transparence financière et plus grande autonomie pour les ports et leur administration. Pour six services portuaires, dont les pilotes, le plein de carburant, le traitement des déchets et le repêchage, il faudra une totale transparence pour l'attribution et les flux financiers. Les monopoles comme celui que connaît la Flandre pour le pilotage, devront être justifiés et transparents au niveau de la rétribution. Si, pour un service spécifique, on choisit une concession limitée, la procédure de sélection devra être ouverte et transparente. Pour tous les services d'intérêt général, il faudra une transparence financière totale. Les ports flamands auront ainsi un meilleur aperçu sur l'utilisation (éventuellement abusive) de l'argent par les ports concurrents. L'autonomie de la régie portuaire est déjà un fait en Belgique, mais elle va à présent être imposée à tous les ports, y compris d'Europe méridionale. Tout ce qui a trait aux relations entre dockers et employeurs devra faire l'objet d'une concertation sociale.
Pour la Commission, la valorisation des ports n'est pas une stratégie en soi, mais une nécessité économique. 74 pour cent de toutes les importations arrivent en Europe par la mer. Les trois ports les plus performants - Rotterdam, Anvers et Hambourg - représentent seulement un cinquième de ce trafic, alors qu'il existe 319 ports clés en Europe. Cette situation provoque de la congestion et des coûts supplémentaires.
La directive portuaire veut notamment encourager le cabotage (short sea shipping) pour réduire la congestion dans l'hinterland des ports et stimuler les investissements. Selon la Commission, cette directive permettrait de réaliser jusqu'à 10 milliards d'euros d'économies jusqu'en 2030. Les ports d'Europe méridionale, comme Marseille ou Gènes, sont les premiers à manquer du ressort et de la performance nécessaire, estime la Commission. Souvent, une autorité portuaire indépendante y fait aussi défaut.
Pour les quatre ports flamands, la nouvelle directive ne devrait pas faire beaucoup de différence, même si la nouvelle stratégie pourrait donner un coup de fouet au fret courte distance entre les ports de Flandre et certains de leurs homologues méridionaux.
Le géant pétrolier français Total s'apprête à investir, dans les prochaines années, 1,05 milliard d'euros sur son site anversois. La raffinerie et les installations pétrochimiques vont être entièrement remises à niveau. Le port d'Anvers héberge la plus grande plateforme de production intégrée (raffinerie et pétrochimie) européenne de Total. "Nous allons investir un peu plus d'un milliard d'euros pour moderniser ce vaisseau-amiral européen et le rendre plus compétitif", a déclaré Patrick Pouyanné, qui dirige l'activité raffinerie et pétrochimie chez Total. Plus de 700 millions iront à la raffinerie, le reste aux installations pétrochimiques qui en dépendent. Les investissements dans la raffinerie permettra de traiter les fractions plus lourdes du brut, le "fond du baril" : des fractions riches en soufre et commercialement moins intéressantes. "Nous voulons les transformer en produits pour lesquels il existe une demande, comme du diesel pauvre en soufre", poursuit Pouyanné. Les investissements sont aussi une réponse à des normes environnementales plus strictes. Les fractions riches en soufre, de valeur moindre, sont traditionnellement utilisées comme carburant pour les navires, mais les normes pour ce type de combustible et le gazoil de chauffage se renforcent : dans les prochaines années, ils devront contenir moins de soufre.
Les investissements dans la pétrochimie serviront à récupérer les gaz résiduels, qui sont actuellement brûlés. L'utilisation des gaz résiduels de la raffinerie dans les installations pétrochimiques constitue un bel exemple d'intégration du raffinage et des activités pétrochimiques à Anvers, estime Pouyanné. "Et elle accroît la compétitivité de l'ensemble anversois." Les investissements généreront 250 millions de dollars de cash supplémentaires par an. Le programme anversois d'investissement a en réalité débuté fin 2011, quand Total a repris la participation minoritaire d'ExxonMobil dans les crackers communs.
L'investissement créera aussi quelque 3000 emplois chez les sous-traitants entre 2014 et 2017. Mais en dépit du montant de l'investissement, on ne verra pas se créer de nouveaux emplois nets chez Total Anvers (1700 travailleurs) suite à l'arrêt d'un cracker et d'une ligne de production de polyéthylène. Total va réduire la production de ce matériau de 15% à Anvers. Le groupe a en effet choisi de réorienter sa ligne de production européenne vers des produits à plus haute valeur ajoutée. "Nous nous différencions ainsi des produits de masse, les plastiques de base qui viennent du Moyen-Orient", explique Pouyanné.
L'entrepreneur néerlandais Bram de Swart lancera la semaine prochaine à Anvers 3D Hub, un réseau d'imprimantes 3D permettant à tout un chacun d'imprimer des objets simples en plastique : housse de smartphone, bracelet ou vase - quiconque a un design peut l'envoyer sur le site web, auquel sont raccordées des imprimantes 3D qui, moyennant paiement préalable (quelques dizaines d'euros pour les objets simples), le réalisera. Pour les fans de cette nouvelle technique, elle marque la naissance d'un nouveau mode de fabrication. Mais Mario Fleurinck, vétéran belge de la 3D, met en garde contre des attentes trop élevées : "Je ne l'utiliserais pas pour fabriquer quoi que ce soit qui comporte un risque de sécurité." Fleurinck est directeur de Melotte Direct Digital Manufacturing, active depuis des années dans l'impression 3D. L'entreprise de Zonhoven (Limbourg) a entretemps acquis une réputation mondiale grâce à ses produits spéciaux, fabriqués pour le compte d'entreprises comme Boeing, DuPont, la FN Herstal ou encore le fabricant de microprocesseurs ASLM. Fleurinck est partisan d'initiatives comme 3D Hub, car il estime qu'elles exploitent une technique d'avenir. De Swart a lancé le mois dernier un réseau similaire aux Pays-Bas, également pour des objets simples. Les imprimantes disponibles dans les régions d'Anvers et de Rotterdam ne sont que le début d'une popularisation de la technique. Sur le site de De Swart et son entreprise, des dizaines d'autres villes, principalement européennes, attendent d'être "déverrouillées" : dès qu'un nombre suffisant de possesseurs d'imprimantes 3D se sont manifestés, De Swart a l'intention d'y créer un autre hub. Il sera ainsi possible de ramener une partie de la production en Europe, sans l'impact environnemental que la production à grande échelle dans des pays lointains comme la Chine implique.
L'impression 3D signe l'avènement progressif d'une 'économie bleue' comme l'appelle Fleurinck. L'utilisation optimale des ressources est le grand atout de cette technique, explique le vétéran belge qui a été ingénieur dans l'aérospatiale américaine. L'impression tridimensionnelle informatisée permet de créer des objets sans qu'il faille forer, aléser ou fraiser comme jadis. Ces opérations gaspillent beaucoup de matière, d'énergie et d'eau de refroidissement. C'est le cas dans le secteur médical, où les imprimantes 3D fabriquent désormais des valves cardiaques, des os et des prothèses dentaires sur mesure.
Fleurinck montre une prothèse dentaire dont les imprimantes ont sculpté la base métallique. Il se pourrait que ce soit le meilleur prothèse du monde. La semaine prochaine, son entreprise espère empocher un prestigieux prix international, l'Energy Globe Award.
Melotte fabrique actuellement 70.000 pièces par an. Dans le laboratoire de Zonhoven travaillent 60 personnes, principalement sur le développement de nouvelles applications pour toute une série de secteurs industriels. La nouvelle production qui s'imposera au cours de la prochaine décennie pourrait créer l'emploi tant désiré en Belgique et en Europe, avance Fleurinck. "Dans quinze ans, on pourra faire fabriquer beaucoup de choses au coin de la rue grâce à cette méthode."
Chaque année, le gouvernement flamand fait analyser l'évolution de son ambition : figurer dans le top 5 des régions d'Europe en 2020. A cette fin, son service d'étude compare les performances de la Flandre à celles de quinze autres régions d'Europe pouvant servir d'exemple à la Flandre. Ce rapport démontre que la Région flamande a mieux surmontée la crise bancaire que d'autres régions. En 2009, le PIB flamand se chiffrait à 29.900 euros par habitant, navetteurs vers Bruxelles inclus. La Flandre se classe ainsi quatrième, une hausse de deux places.
Mais les atouts et les faiblesses de l'économie flamande restent les mêmes qu'auparavant. La prospérité flamande est surtout due à la productivité, qui reste élevée, même si d'autres régions ont dépassé la Flandre (aujourd'hui 5ème au classement) ces dernières années. Le nombre de personnes actives dans la tranche des 20-64 ans reste un point faible en dépit d'une légère amélioration. En matière de chômage, la Flandre s'en sort à nouveau très bien. Nous sommes actuellement quatrièmes à l'échelle européenne, une meilleure position qu'en 2008 qui démontre à nouveau que la Flandre a bien surmonté la crise de 2009. Le service d'étude signale cependant que la Flandre ne doit pas considérer sa prospérité comme un fait acquis, et doit faire un effort notamment sur le plan de l'innovation. C'est un domaine dans lequel la Flandre est en train de se rattraper, mais cela ne se traduit pas encore dans les chiffres. Les dépenses flamandes en R&D sont plus élevées que la moyénne européenne, mais l'Allemagne et les pays scandinaves font mieux.
Cette fois, le service d'étude a aussi comparé des indicateurs portant sur l'environnement et le bien-être, et là non plus, le Flamand ne s'en tire pas mal. Avec une moyenne de 490 kilos de déchets ménagers par habitant, nous arrivons en troisième position. En matière de recyclage, nous sommes même deuxièmes avec 190 kilos par personne, derrière le Sud des Pays-Bas, région qui est d'ailleurs la seule à faire mieux que la Flandre en matière de lutte contre le risque de pauvreté.
De plus en plus de producteurs de séries de fiction flamande découvrent l'étranger. Dans le sillage du cinéma flamand, la fiction TV se lance dans une conquête internationale. Des séries comme Matriochkas (VTM) et Vermist (VT4, Vier) vendues respectivement dans 51 et 91 pays, avaient déjà connu une belle carrière internationale. La série de la Één, Salamander, sera bientôt diffusée sur BBC Four et un remake nord-américain est en cours de réalisation; selon Peter Bouckaert, de la maison de production Eyeworks, la vente de Salamander à la BBC pourrait être un tremplin pour d'autres fictions flamandes. Une autre série de la Één, Dubbelleven (Eyeworks) aura bientôt son remake étranger. Les droits pour le remake de Code 37 ont été vendus voici un moment à une société de production canadienne qui travaille à présent à la version nord-américaine de la série de VTM. Clan, une des séries-événement de l'automne dernier, serait sur le point de faire une grande percée internationale. Mais pourquoi nos séries flamandes sont-elles de plus en plus appréciées à l'étranger ? La réponse est quasi unanime : la qualité. "Le marché flamand compte des scénaristes, metteurs en scène, producteurs et acteur dont la qualité ne cesse de s'améliorer", déclare Christian de Schutter de Flanders Image, la cellule de communication du fonds audiovisuel flamand. Ainsi, HBO porte aux nues Veerle Baetens dans The White Queen. Par le passé, de très nombreuses séries flamandes, mais aussi des programmes de télévision, ont eu du succès en Flandre mais ne se sont pas vendus à l'étranger. Souvent parce que cela n'intéressait pas les producteurs. Selon Jan Theys, patron de Skyline Entertainment (qui a produit Salamander), le succès de séries danoises comme Borgen ou The Killing a fait rêver de nombreux producteurs. Il avait d'ailleurs cette success story danoise en tête lorsqu'il a fait réaliser un trailer international pour Salamander et a obtenu une réaction immédiate de trois producteurs hollywoodiens et de trois distributeurs.
"L'argent joue un rôle", commente An Rydant, gestionnaire de la grille de VTM. "Pour les programmes qu'on achète à l'étranger, on paie 5 à 10 pour cent du coût en plus par rapport à une série locale. Tout comme en Flandre, les émetteurs britanniques ou américains doivent rogner sur leurs budgets. En Flandre, on trouve des programmes qui répondent à la norme."
L'inverse est tout aussi vrai. Les producteurs flamands se voient eux aussi de plus en plus contraints à chercher hors de nos frontières parce que les chaînes flamandes réduisent leurs budgets production. Eyeworks, l'entreprise de Bouckaert, travaille à la cinquième et à la sixième saison de Vermist grâce aux recettes des ventes internationales de la série policière. Et que font les pouvoirs publics pour mettre la Flandre en évidence? Là encore, il y a unanimité : ils donnent de l'argent qui est le bienvenu. Via le Tax Shelter, ils ont permis aux entreprises d'investir dans la fiction flamande. Et le Mediafonds, petit frère télévisuel du VAF, soutient les documentaires ainsi que les séries de prestige et d'animation. Mais il y a aussi des carences. "Le fonds ne soutient que la première saison des séries de prestige, tandis que les chaînes étrangères ne s'y intéressent qu'après 24 épisodes, donc au moins deux saisons", explique Rydant. La vente des productions à l'étranger se passe d'ailleurs à l'initiative des maisons de productions elles-mêmes, Ce serait mieux que le gouvernement développe sa propre politique en matière d'exporatations de productions, confirme Ellen Onkelinx de l'association des maisons de productions.
A partir de la mi-2014, les entreprises d'économie sociale ne percevront plus de subsides: l'argent ira directement aux travailleurs dans le cadre du décret 'travail sur mesure'. La ministre compétente, Freya Van den Bossche (SP.A), a reçu le feu vert de ses collègues du gouvernement flamand pour une réforme en profondeur. Le décret en question détermine que les subsides publics flamands ne doivent plus être attribués aux entreprises d'économie sociale, mais bien aux travailleurs concernés. Ces travailleurs 'handicapés à l'emploi' recevront désormais un 'sac à dos' au moyen duquel leur employeur pourra payer une partie de leur salaire (et éventuellement des coûts de formation ou d'encadrement).
Cette technique est comparable avec la nouvelle façon de subsidier le secteur des soins aux personnes handicapées : l'argent ne va plus automatiquement à l'établissement de soins, mais au bénéficiaire des soins proprement dit. Selon Freya Van den Bossche, le système de subsides actuels est 'trop complexe' et 'pas entièrement équitable'. Ainsi, à l'heure actuelle, des entreprises conventionnelles employant des personnes handicapées à l'emploi n'ont pas droit aux mêmes subsides que les entreprises d'économie sociale. Le décret y remédie. Van den Bossche espère ainsi faire tomber une partie des obstacles et permettre d'améliorer l'accès des personnes handicapées à l'emploi. L'office flamand pour l'emploi (VDAB) se voit chargé de trier les intéressés et de définir le montant du subside, ainsi que leur éventuel besoin de formation et/ou d'encadrement. L'économie sociale flamande représente 22.000 travailleurs répartis sur 67 ateliers protégés, 97 ateliers sociaux et 200 entreprises d'intégration. A partir de la mi-2014, on les rebaptisera 'entreprises de travail sur mesure'.
Depuis 2007, tout le secteur de la viande de porc souffre d'une crise profonde en Belgique; celle-ci ne touche pas seulement les éleveurs, mais aussi les bouchers, équarrisseurs et grossistes. Les prix en magasin ne changeant pratiquement pas et le nombre de porcs restant stable, le consommateur et l'observateur extérieur ne voient pas beaucoup de changement; mais au sein du secteur, les remous sont violents. Ainsi, le nombre d'éleveurs de porcs en Flandre a diminué de près d'un quart depuis 2006. Cette évolution est passée inaperçue parce que de nombreux éleveurs poursuivent leur activité sous contrat pour le compte d'un repreneur, généralement une entreprise de fourrage. Parmi les abattoirs et les grossistes aussi, les petits disparaissent, avec une consolidation et une intégration à la clé, comme dans le cas de l'alliance entre le groupe Covalis (abattage) et l'entreprise de traitement de viande Viangros en 2011. Mais ces nouveaux géants n'échappent pas non plus au malaise.
Le problème du secteur est facile à résumer : le coût de production de la viande de porc dépasse depuis des années celui auquel elle peut être vendue. Les causes sont un peu plus complexes. La moitié de la viande de porc belge est exportée, mais les exportations vers l'Allemagne ont pris fin parce que le pays en produit désormais suffisamment pour exporter lui-même. L'industrie belge du porc doit donc faire concurrence sur le prix sur un marché international. "Nos principaux acheteurs se trouvent dans un rayon de 300 kilomètres autour de Bruxelles, mais ce sont quelques grandes coopératives comme le Néerlandais VION, l'Allemand Westfleisch et le Danois Crown qui fixent le prix", explique Ludo Dobbels, conseiller de l'Algemeen Boerensyndicaat. "Les coopératives n'ont pas de but lucratif, et acceptent des prix intolérablement bas de la part des retailers", poursuit-il. Les prix de la viande de porc font donc tout sauf monter - contrairement aux coûts. L'évolution du prix des céréales ont fait augmenter les prix du fourrage - qui représentent 70% des coûts des éleveus - de façon exponentielle ces cinq dernières années. Sans oublier que l'éleveur belge de porcs a des frais structurels plus élevés que ses concurrents des pays voisins. Notre pays a des critères plus stricts en matière d'hygiène et d'environnement, mais les coûts salariaux y sont également beaucoup plus élevé. Concrètement, un travailleur belge du secteur coûte 25 euros par jour en Belgique, contre 8 seulement chez Westfleisch. Fin 2011, le Ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V), également compétent pour l'agriculture, a lancé un plan d'action destiné à durabiliser le secteur à moyen terme. En vain, comme on le voit aujourd'hui. Une solution possible crève les yeux : les retailers doivent payer la viande de porc plus cher. "Il faudrait l'augmenter de 10 à 15 cents par kilo pour assainir la chaîne", calcule Bert Bohnen du Boerenbond. "Mais le consommateur doit être disposé à payer."
Les ingénieurs civiles en science informatique Bram Vandewalle et Sander Goossens (tous deux 24 ans) étaient encore sur les bancs de l'université l'an dernier; aujourd'hui, ils travaillent à temps plus que plein dans leur propre société de logiciels, Endare; Ils ont réalisé eux-mêmes leur premières applis - une appli BD pour Blackberry, un outil de mindmapping et une aide au stationnement -, qui n'étaient à l'origine que des hobbys. Avec Unite, c'est plus sérieux : cette aplication, qui n'est encore disponible que pour l'iPad, est destinée à rendre les réunions plus brèves, plus efficaces et plus agréables. Elle permet à ses utilisateurs de consulter, en cours de réunion, l'ordre du jour et tous les documents pertinents, de prendre des notes dans ces documents, de travailler ensemble sur un même croquis ou d'examiner leurs dessins mutuels.
Cette appli accessible est compatible avec d'autres SaaS comme Dropbox, Google Docs et Outlook. Elle est soutenue par une architecture complexe nécessaire pour garantir le fonctionnement en temps réel, la confidentialité et le backup automatique des données. Unite est constamment relié aux serveurs d'Endare par 3G.
Les précédentes versions d'Unite ont été testées dans divers environnements professionnels, après quoi Bram et Sander ont interviewé les utilisateurs pour collecter leur feedback et peaufiner l'application. "Nous avons constaté que les réunions tirent souvent en longueur et manquent d'efficacité", explique Sander. "Grâce au feedback des utilisateurs, nous avons bien dû adapter Unite une centaine de fois, mais sans jamais nous écarter de notre ligne."
C'est en septembre 2011 que Vandewalle et Goossens, encore étudiants à l'époque, arrivent à la conclusion que les tablettes feront bientôt partie intégrante de la vie professionnelle. Ils décident de mettre au point un outil rendant le papier superflu lors des réunions. Ils passent trois jours par semaine au Startup Garage, la structure de coworking d'iMinds, un institut de recherche stimulant l'innovation informatique pour le compte de l'autorité flamande et en collaboration avec des pairs. iMinds a mis les deux entrepreneurs en herbe en contact avec des testeurs potentiels, et les soutient financièrement au moyen de prêts convertibles qui seront ultérieurement transformés en parts sociales d'Endare.
Aujourd'hui, Bram et Sander ont leur propre bureau et attendent impatiamment le lancement d'Unite, prévu pour jeudi. L'utilisation de l'appli est gratuite pendant le premier mois suivant le téléchargement. Pour pouvoir continuer à s'en servir, il faut ensuite passer à un abonnement mensuel. D'après le business plan, Unite doit compter 200 licences (entre 15 et 25 euros par mois, en fonction du nombre d'utilisateurs par entreprise) fin septembre. "Si notre outil leur permet de gagner cinq minutes par réunion, le montant est immédiatement amorti", calcule Sander Goossens. Comme dans toute startup qui se respecte, les deux fondateurs font tout eux-mêmes sauf le design de leurs applis et la comptabilité. Ils se chargent du helpdesk, font leur promotion dans les salons professionnels et pour de jeunes entrepreneurs, ils semblent très mûrs, réalistes, mais néanmoins enthousiastes.
Salamander, la série du dimanche soir diffusée par l'émetteur public flamand Één sera repris par la BBC Four le samedi soir. C'est la toute première série flamande de fiction que l'on pourra voir sur la chaîne britannique créée en 2002, et qui a déjà 'fait' plusieurs succès internationaux. C'est l'émetteur qui a choisi des séries comme The Killing et Borgen, de la télévision danoise, pour les diffuser en primeur (et en vo sous-titrée), déclenchant un hype mondial. Le fait que Salamander soit proposé le samedi soir à la même heure que les deux séries en question en dit long. Sue Deeks, directrice de la programmation de BBC Four et à qui la presse d'outre-Manche attribue la 'découverte' de The Killing, se montre enthousiaste envers Salamander qu'elle décrit comme un thriller politique prenant et fulgurant qui cadre parfaitement avec la grille du samedi soir. En même temps, on prépare au Canada un remake de la fiction flamande. Salamander commence par un hold-up d'envergure dans une banque privée bruxelloises : dans 66 coffres de personnalités occupant les plus hauts échelons du pays sont dérobés des documents qui y séjournaient depuis des années car leur existence ne pouvait être révélée. Le persévérent policier Gerardi (incarné par Filip Peeters) a vent de l'affaire et décide de mener l'enquête. A partir de ce moment, il va devoir courir pour sauver sa vie.
La série a été tournée pour le compte de Skyline Entertainment, le producteur à qui l'on doit notamment Aspe et De Rodenburgs pour VTM, mais aussi des films comme 'Groenten uit Balen' et 'De Hel van Tanger'. "Nous avons toujours dit que qualité et succès public n'étaient pas nécessairement antinomiques", commente Jan Theys, propriétaire de Skyline. Hier, les félicitations affluaient de partout. Même la ministre des Médias Ingrid Lieten (SP.A) s'est manifestée. "J'ai toujours trouvé que la Flandre devait soigner ses talents télévisuels créatifs, et c'est pourquoi nous avons créé le Mediafonds, pour pouvoir donner un petit coup de pouce à ces talents", a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse. Tant l'idée de la série que le scénario sont de la main de l'ex-journaliste Ward Hulselmans, à qui l'on doit déjà les scénarios de nombreuses séries flamandes populaires.
A la mi-juin, 22 entreprises flamandes spécialisées dans l'aérospatiale se rendront au salon annuel du Bourget. La délégation flamande sera la plus importante à s'y être jamais déplacée. Un total de 60 entreprises belges y participent. De ce fait, le pavillon belge sera un des dix plus grands du salon. Le Bourget-Paris Air Show rassemble pas moins de 2100 exposants et attire 350.000 visiteurs.
L'aéronautique flamande se rend au Bourget pleine d'ambitions, confie le managing director Guy Putman de la fédération sectorielle Flag (Flemish Aerospace Group). "La technologie flamande est présente dans tous les avions modernes. Nos entreprises aéronautiques s'adressent à des produits de niche hautement technologique. Ainsi, chaque superjumbo Airbus - l'A 380 - possède des pièces fabriquées par treize entreprises flamandes."
Les articles en question vont des écrans aux matériaux composites et aux capteurs satellites en passant par des systèmes de navigation GPS et des formations pour pilotes. Il s'agit d'entreprises connues comme Asco Industries, Sabca Limbourg, Imec ou Barco, mais aussi de petites PME et d'instituts flamands de recherche comme le Vito.
Pour la première fois, une délégation de la (petite) industrie spatiale flamande participera également au salon. Le secteur est en pleine croissance, affirme le porte-parole Hans Bracquené : plus de 5 pour cent par an, avec un chiffre d'affaire qui dépasse largement les 200 millions d'euros. Ensemble, aéronautique et spatial emploient 13.000 personnes.
Pour le gouvernement flamand, il s'agit d'un secteur de pointe dans la Nouvelle politique industrielle, dont l'agence régionale Flanders Trade & Investment (FIT) contribue à faire la promotion au Bourget. Selon son CEO Claire Tillekaerts, le secteur se trouve face à d'importants défis pour recruter suffisamment de personnel technique formé. Guy Putman, de Flag, est satisfait du soutien de la Flandre. "Durant les missions commerciales, nous sommes un peu les 'bleus' face à nos collègues du diamant ou du draguage. Mais nos ambitions sont justifiées. La croissance de l'aéronautique n'est pas terminée, au contraire. Actuellement, on recense 80.000 vols d'Airbus par an, et on prévoit que ce chiffre doublera d'ici dix ans. Il faut que nous soyons prêts, en continuant à investir pour une aéronautique plus silencieuse et plus verte."
L'an dernier, un tiers des diamants taillés à Anvers ont pris le chemin de la Chine, qui dame ainsi le pion aux USA comme premier importateur de diamants. En 2012, Anvers a envoyé un peu plus de 31% de ses diamants taillés en Chine, et depuis cinq ans, les exportations anversoises vers ce pays ont augmenté de près de 75 pour cent. La Chine possède une classe moyenne en augmentation, qui est prête à dépenser de l'argent pour des bijoux. Les bagues de fiançailles avec diamant sont particulièrement appréciées. La plupart des tailleurs de diamants se trouvent non plus à Anvers, mais en Inde. Et en Chine également, la taille du diamant est en pleine croissance. Anvers y envoie souvent les pierres brutes pour les y faire tailler avant de les récupérer. Il est donc fort possible que des joailliers chinois fassent revenir les gemmes en Chine. En avril, la Chine a importé pour 55.768 carats de diamants, soit une somme de 116,6 millions de dollars (90,5 millions d'euros). Les USA ont importé 39.290 carats, mais pour un montant de 240 millions de dollars (186 millions d'euros). Au niveau des exportations, 72.324 carats sont sortis vers la Chine, soit 142.5 millions de dollars (110,5 millions d'euros), tandis que les USA représentent près de 80.800 carats, soit 311,65 millions de dollars (241 millions d'euros). Anvers joue un rôle important dans le commerce mondial des pierres brutes, dont 80% environ y transitent.
Argus Labs, l'entreprise de Filip Maertens, a levé 500.000 euros pour poursuivre le développement de l'appli pour smartphone Jini, qui devrait être disponible pour le grand public cet été. L'application intelligente Jini est un conseiller personnel de l'utilisateur du smartphone. Une série de capteurs et de fonctionnalité du smartphone permettent à Jini de récolter diverses informations concernant l'utilisateur : sa position, ses mouvements, le type de musique qu'il écoute, combien de temps il dort, fait du sport... Avec l'autorisation de l'intéressé, l'app transpose ces données en conseils personnels pour "améliorer spectaculairement la vie de l'utilisateur". Argus Labs va également travailler davantage depuis la Silicon Valley. Les personnalités qui soutiennent le projet sont impressionnantes : il s'agit notamment de Young Sohn, directeur Stratégie de Samsung Electronics, et de Marco De Ruyter, ancien directeur opérationnel de Viacom pour l'Europe du Nord.
Les Gantois Jan Hollez et Zhong Yuan Xu, développeurs du système de paiement Posios, ont eux aussi conclu un contrat outre-Atlantique. Posios va distribuer son système de caisse mobile pour l'horeca, le "Restaurant Butler", avec une plateforme de paiement de Merchant Warehouse, un grand acteur américain en progression rapide dans le créneau des systèmes de paiement. Plus tôt dans l'année, Posios a déjà conclu un accord similaire avec Griffin. L'appli transforme les iPhones et iPads en véritables caisses mobiles pour les restaurants et commerces. La caisse est intégrée au site internet avec les commandes en ligne, les promotions et les paiements. Hollez et Yuan Xu sont dans une niche en croissance : de plus en plus de pays imposent une 'boîte noire' dans l'horeca pour lutter contre le travail au noir.
Le gouvernement flamand va accorder un soutien de 500.000 euros à la Bike Valley dans la province de Limbourg, un tunnel aérodynamique destiné à tester les vélos et leurs accessoires. Le projet rassemble le constructeur de vélos Ridley, le fabricant de vêtements cyclistes BioRacer, le fabricant de casques Lazer, l'institut de recherche Energy Labs et l'entreprise Golazo, active dans le management sportif. Actuellement, les entreprises ou équipes de coureurs qui veulent tester de nouveaux produits ont recours à des tunnels aérodynamiques prévus pour les voitures. Bike Valley sera le premier tunnel au monde spécifiquement conçu pour le vélo.
Koen Vanmechelen (47 ans) a remporté le 'Golden Nica', principal prix international dans l'univers de l'art des médias, pour son projet Cosmopolitan Chicken Project, devançant ainsi 567 autres candidats. Depuis 1987, l'organisation autrichienne Ars Electronica décerne chaque année des prix à des oeuvres d'art numériques, électroniques et interactives. Cette année, 73 pays avaient soumis 4071 projets dans sept catégories. Vanmechelen a remporté son Golden Nica - qu'on appelle aussi l'Oscar des médias - dans la catégorie 'art hybride'. "Evidemment, je suis content parce que j'ai gagné justement dans cette catégorie", comment Vanmechelen qui part aujourd'hui pour Venise afin de préparer sa participation à la biennalle. "L'histoire que je raconte dans le CCP parle de croisements, pas seulement au niveau des matériaux et des disciplines, mais aussi des concepts." Le prix sera remis en septembre dans la ville autrichienne de Linz, où Vanmechelen exposera. Il inclut une bourse de 10.000 euros. "Elle sera investie dans le projet. Nous en sommes à notre dix-septième génération de poulets." Mais Vanmechelen ne se repose pas sur ses lauriers : en plus d'une exposition en solo à Washington, des activités à Wageningen, Venise, Watou, Amsterdam et à La Havane sont également prévues.
Le Ministre-président flamand Kris Peeters, également compétent pour l'économie, prévoit 1,3 million d'euros pour trois grands projets d'innovation dans le Limbourg. Les subsides s'inscrivent dans le cadre de la Nouvelle Politique Industrielle par laquelle le gouvernement flamand entend rénover l'industrie. Ce plan se fonde sur 50 actions qui doivent garantir l'avenir de l'industrie en Flandre. En 2011, le gouvernement flamand a lancé un premier appel à projets dans ce cadre, et un second l'an dernier. Le gouvernement a retenu 21 des propositions introduites, et celles-ci vont obtenir de la Flandre un total de 8,3 millions d'euros.
Ces propositions sont centrées sur des projets clés (en microtechnologie, nanotechnologie, biotechnologie, photonique etc.) qui ont besoin d'un coup de pouce supplémentaire. Parmi les dossiers retenus, trois sont originaires du Limbourg. Le premier est la centrale énergétique virtuelle de Lummen-Zolder, dans lequel une série d'entreprises du secteur de l'électricité et de la construction coopèrent pour créer un réseau intelligent sur le terrain industriel de Lummen-Zolder Zuid. Les zonings d'entreprise permettent souvent de produire d'importantes quantités d'énergie verte, mais cela peut causer des problèmes si cette énergie doit être entièrement injectée sur le réseau. A Lummen-Zolder, il est par exemple possible de faire descendre des cellules de surgélation à des températures encore plus basse lorsqu'il y a excédent d'électricité, de manière à créer une réserve. Une telle centrale virtuelle coûte moins cher que les installations classiques, rejette moins de CO2 et permet d'utiliser plus efficacement le courant électrique dans les entreprises industrielles. L'objectif est d'implanter ce type de centrale virtuelle sur d'autres terrains. Le deuxième projet est la Bike Valley de Beringen-Paal, un partenariat d'entreprises spécialisées dans le cyclisme telles que Ridley Bikes, Bio-Racer, Energy Lab, Lazersport et Flanders' Drive comme organisme de savoir. Ensemble, elles vont investir dans la construction d'un nouveau tunnel aérodynamique à Beringen-Paal. Celui-ci permettra d'accélérer le développement des nouveaux produits et leur commercialisation. Les entreprises cyclistes limbourgeoises ont ainsi un atout en mains pour contrer la concurrence internationale. Le troisième projet est la centrale électrique flamande de l'avenir. Le gestionnaire de réseau Elia et les fournisseurs d'énergie sont obligés, chaque trimestre, d'équilibrer l'offre et la demande d'électricité, ce qui s'effectue presque exclusivement au moyen de centrales électriques au gaz, réactives, coûteuses, et émettant beaucoup de CO2. Le projet 'centrale électrique de l'avenir : orientation de la demande pour les consommateurs industriels', doit offrir une alternative. Dans le cadre de ce projet, cinq fédérations de l'industrie du froid, alimentaire, et du papier ainsi que l'entreprise REstore approcheront individuellement 25 grands consommateurs pour optimaliser l'offre et la demande sur le réseau d'Elia, en interrompant temporairement leur consommation ou en la reportant à un autre moment. Cette méthode permettra aux 25 entreprises de fonctionner comme une sorte de centrale électrique virtuelle de l'avenir.
Le dock de Kluizen, récemment aménagé dans le port de Gand, va accueillir le centre de distribution logistique WDPort of Ghent Logistic Park, qui couvrira une superficie de 180.000 m². "C'est l'idéal pour les connexions ferroviaires, routières et fluviales", déclare Joost Uwens de WPD, premier loueur d'entrepôts dans le Benelux. Atout complémentaire pour les entreprises : le terrain du dock de Kluizen n'est pas soumis au régime du travail portuaire; il échappe donc à l'obligation de travailler avec des dockers, souvent plus chers que d'autres ouvriers. WDP est à la recherche de locataires, mais si tout se passe bien, le dock accueillera une plateforme de distribution incluant des entrepôts normaux, un espace pour les entrepôts ferroviaires "où les trains peuvent pénétrer entièrement", des cross-docks pour les biens commandés par Internet, du stockage en plein air et en conteneurs.
"Nous serons la plus grande plateforme de distribution de Flandre", poursuit Uwens. "Nous avons l'intention d'accueillir notre prochain client en milieu d'année prochaine, et d'ici cinq ans, nous aimerions que tout soit prêt. En fonction de ce qui sera construit - à la demande des locataires -, l'investissement ira de 70 à 90 millions d'euros. A terme, le projet pourrait créér 300 à 600 emplois pour la région gantoise." Daan Schalk, CEO de la Régie portuaire, ajoute : "En l'occurrence, nous voulons aller au-delà du transbordement et du stockage de conteneurs. Nous voulons aussi créer une valeur ajoutée au niveau de la distribution." La ministre Crevits, qui participait à la présentation du projet - s'en réjouit. "La Flandre a investi 200 millions dans le dock de Kluizen, et je suis heureuse de voir que cet investissement porte ses fruits."
La généticienne Anne De Paepe (57 ans) va devenir la nouvelle rectrice de l'Université de Gand. L'éthicien Freddy Mortier prendra la fonction de vice-recteur. Hier, tard dans la soirée, le Conseil d'administration de l'Université a choisi pour la première fois dans l'histoire de l'institution de confier la fonction suprême à une femme. "Mais je ne suis pas une femme de paille", affirme De Paepe. "Le conseil d'administration compte beaucoup de sages. Ils ne décideraient jamais sur la base d'un seul élément. Freddy Mortier et moi-même avons présenté notre vision et je les ai manifestement convaincus." Anne De Paepe est actuellement vice-doyenne de la faculté de médecine. En lui confiant les rênes, on espère certainement que les ressources destinées à la recherche arriveront (plus) rapidement à Gand. La préférence de l'autorité universitaire pour Anne De Paepe est remarquable. Au début de la campagne électorale, elle s'était présentée comme le sparring partner de Mortier. Il se présentait au rectorat, elle au vice-rectorat. "C'était la relation au début", explique-t-elle. "Cela semblait le choix le plus logique. Le recteur actuel, Paul Van Cauwenberghe, provient tout comme moi de la faculté de médecine et deux recteurs successifs venant de la même faculté, cela semble difficile à accepter. Mais progressivement, il est devenu clair que la répartition des tâches pouvait être différente." C'est le conseil d'administration qui a tranché hier, à huis clos : De Paepe assurera la fonction suprême et Mortier celle de vice-recteur. "Pour moi, le rectorat et le vice-rectorat sont une tâche partagée. Je crois que ce qui est surtout important, c'est que nous faisons en sorte que l'université se mette à l'avant-plan. Le fait que je sois la première femme à occuper ce poste est surtout important pour mes jeunes collègues féminines. C'est un signal leur disant qu'elles peuvent croire dans leurs chances, et qu'elles sont nettement meilleures qu'elles ne le pensent peut-être elles-mêmes", a conclu De Paepe.