Hier, on a à nouveau noté quatorze cas de grippe mexicaine dans notre pays : c'est ce qu'a annoncé le commissariat interministériel influenza. Ces nouveaux chiffres font passer à 111 le nombre de cas de grippe A/H1N1 dans notre pays. Selon le communiqué, cinq des personnes contaminées ont récemment séjourné à l'étranger. Quatre autres n'ont pas quitté le pays. Trois d'entre elles ont participé au festival Rock Werchter. Deux jeunes ayant participé à un camp linguistique dans la région de Liège ont été testé positifs aussi. Leur état de santé sera suivi de près dans les jours qui viennent. Les personnes avec qui ils ont été en contact étroit seront isolées et bénéficieront des soins adéquats. Selon le virologue Marc Van Ranst, la pandémie vient seulement de se déclencher et pour le 14 juillet, lorsque les premiers vacanciers rentreront chez eux, on peut s'attendre à une première vague de contaminations. Pour Van Ranst, la stratégie visant à contrer la propagation au cas par cas à partir de l'étranger ne sera plus efficace, et il est donc inutile de placer les individus contaminés en quarantaine et de distribuer des antiviraux à leurs contacts, comme c'est aujourd'hui le cas. C'est pourquoi le commissariat déplace son terrain d'action dans le domaine public. Chaque commune et chaque hôpital a mis sur pied un plan d'action avec centre d'appels, points de soin et séparation des salles dans les hôpitaux entre malades et victimes de la grippe mexicaine.

Samedi soir, devant quelque 7000 spectateurs, Bruxelles a fêté la "Gulden Ontsporing", qui est comme chaque année le point d'orgue de toute une série de manifestations célébrant le 11 juillet partout en Flandre. Comme toujours à Bruxelles, un mélange typique de touristes, d'allochtones, de Bruxellois et de Flamands étaient présents à la fête, organisée par le Ministre flamand de la Culture Bert Anciaux (SP.A) et l'organisateur de concerts AB. Des orchestres et artistes flamands comme Lady Linn, Stan van Samang, Gerry De Mol, Sioen, Guido Belcanto, Gabriel Rios, Yevgueni et Paul Michiels ont d'ailleurs chanté presque autant en anglais qu'en néerlandais. Ils ont rendu hommage aux deux plus grands artistes flamands disparus cette année : Wannes Vande Velde et Yasmine. Dans son discours du 11 juillet à Courtrai (théâtre de la Bataille des Eperons d'Or en 1302), le ministre-Président Kris Peeters a réitéré que la discussion sur une réforme de l'Etat était indispensable pour "l'intérêt de tous les pouvoirs publics de ce pays". En outre, une réforme de l'Etat sera sociale. La portée financière de la sécurité sociale exige en effet une activation d'une partie aussi importante que possible de la population. Peeters a aussi affirmé qu'il avait pleine confiance dans l'équipe gouvernementale forte qu'il a rassemblée.

Les trois jours du Cactusfestival brugeois ont enregistré leur édition la plus populaire avec pas moins de 27000 visiteurs. Joss Stone, numéro principal, a dû être remplacé en dernière minute par Jamie Lidell, mais pour le reste tout s'est passé sans anicroche et les concerts n'ont pas déçu. Comme à l'habitude, le festival avait prévu une bonne dose de reggae avec Bunny Livingstone, ancien membre des Wailers de Bob Marley, et ses onze comparses du Solomonic Reggaestra, ainsi que Michael Franti & Spearhead: autant d'artistes qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes. En fermeture, Tracy Chapman a montré son professionnalisme habituel, mais sans réussir à enflammer le public, contrairement au groupe belge Novastar samedi. Mené par Joost Zweegers, il a donné un concert pop mélodieux et émouvant. La vedette du jour Paul Weller était en grande forme, mais le meneur de groupes légendaires comme The Jam et The Style Council a servi au public une série de numéros connus seulement par les vrais fans, larguant quelque peu de ce fait le grand public. Calexico, Lamb réunifié et Jamie Lidell ont terminé le festival par une véritable apothéose dimanche.

L'an dernier, sa tournée Sticky & Sweet a rapporté 200 millions d'euros. C'est pourquoi la reine de la pop, Madonna, a décidé de remettre ça cette année. Pour la première fois, elle a donné un concert sur le sol belge, à Werchter; une occasion unique pour ses milliers de fans de la voir en live. Les 68.000 billets se sont vendus comme des petits pains. Le décor de ce spectacle multimédia était époustouflant : écrans vidéo basculant dans toutes les directions, passerelle vers un second podium, d'innombrables changements de costumes et des chorégraphies exceptionnelles. Mais selon tous les commentateurs, c'était là le meilleur du spectacle. La représentation en elle-même était la plus médiocre que l'on ait jamais vue. Des morceaux en play-back où elle chantait sans qu'on puisse apercevoir l'ombre d'un micro, ou des chansons live carrément fausses. En outre, durant le spectacle, elle a souvent brillé par son absence sur scène; elle était plus souvent en coulisses pour changer de costume, ou en route vers une autre partie du podium pour chanter une autre chanson.

Les trois congrès de parti du CD&V, de la N-VA et du SP.A ont approuvé à l'unanimité l'accord gouvernemental hier soir. La répartition des postes ministériels s'est faite en un tournemain au CD&V, sans aucune surprise quant aux quatre ministres que le parti envoie au gouvernement flamand : Kris Peeters, ministre-Président, ainsi que Jo Vandeurzen, Hilde Crevits et Joke Schauvliege. Vandeurzen, un poids lourd du parti, a été un temps président du parti et ministre de la Justice au gouvernement Leterme. Crevits était déjà ministre de l'Energie, de l'environnement et des travaux publics dans le précédent gouvernement. Joke Schauvliege était tête de liste pour le parti en flandre Orientale. A la N-VA et au SP.A, le choix a été plus difficile. En fin de compte, il y aura des surprises dans les deux partis. La N-VA n'aura que deux ministres, mais aussi la présidence du parlement flamand. Le choix de Geert Bourgeois, qui était déjà ministre des médias, du tourisme, de la fonction publique et de la politique étrangère dans le précédent gouvernement, n'est pas une surprise. Jan Peumans, tête de liste N-VA dans le Limbourg, n'a pas reçu de portefeuille comme prévu, mais a dû se contenter de la présidence du parlement flamand. La surprise est venue du choix de Philippe Muyters, jusqu'alors administrateur délégué de la fédération d'employeurs Voka. Au SP.A, la surprise était également au rendez-vous; l'homme fort sortant du parti au gouvernement flamand, Frank Vandenbroucke, n'a pas été retenu. Il semble payer cher ses sorties durant les négociations, et se retrouve simple parlementaire; il est remplacé par Ingrid Lieten, ancienne administratrice déléguée de la société de bus et de tram De Lijn, au poste de vice-ministre-Président. Freya Vandenbossche, ministre dans le gouvernement Verhofstadt depuis des années, devient deuxième ministre en en tant que tête de liste en Flandre Orientale. Pascal Smet, ministre de l'ancien gouvernement régional bruxellois, est le troisième ministre socialiste.

Après la validation de l'adhésion de la N-VA au gouvernement Peeters II, son président Bart De Wever a avoué que Philippe Muyters n'é§tait pas immédiatement attendu comme candidat ministre, y compris au sein du parti, et que ce choix avait dû faire l'objet d'une délibération. Jan Peumans, dont le possible poste de ministre avait filtré dans la presse, a donc subi un important revers, mais il se plie avec grâce à la décision du parti et a déjà annoncé qu'il avait l'intention de jouer avec conviction son rôle de président du parlement flamand. De Wever a rappelé que plusieurs journaux avaient élu Peumans meilleur parlementaire flamand et qu'en tant que président, il fera assurément merveille. Le choix du troisième ministre socialiste a suscité davantage d'émoi : Frank Vandenbroucke, homme fort du précédent gouvernement flamand, est évincé par son parti et sa présidente Caroline Gennez. On lui reproche de penser trop peu à la politique de son parti et même d'avoir sapé la position de Gennez pendant les négociations. Au congrès du parti, la présidente a obtenu deux ovations debout pour l'accord social exceptionnel qu'elle a négocié. Dans la presse, la destitution de Vandenbroucke n'apparaît même plus comme une surprise, contrairement à son remplacement par la nouvelle venue Ingrid Lieten, qui devient la ministre socialiste la plus importante avec le portefeuille de vice-ministre-Présidente. Aujourd'hui, le ministre-Président Kris Peeters annoncera les compétences des divers ministres.

Si le nouvel accord gouvernemental flamand est passé comme une lettre à la poste aux congrès du SP.A, du CD&V et de la N-VA, les employeurs et les syndicats l'accueillent avec beaucoup moins d'euphorie. Les projets d'allocation familiale complémentaire et d'assurance hospitalisation, deux points forts du nouvel accord, font l'objet d'un commentaire sans équivoque de la part de Wilson De Pril de la fédération des entreprises technologiques Agoria : l'accent doit être mis sur le maintien du bien-être et non sur la distribution de ce qui n'existe pas encore. Elément remarquable, en tant qu'administrateur délégué de la fédération d'employeurs Voka, Philippe Muyters (qui sera bientôt ministre) critique également l'accord gouvernemental dans De Tijd : il se dit content pour des pouvoirs publics dégraissés, des autorisations plus rapides, plus de terrains industriels et de travaux d'infrastructure, mais il manque des éléments importants comme la suppression de ce que les Flamands nomment "des impôts embêtants" pour les entreprises. Rudi Thomaes, de la FEB, applaudit l'idée consistant à économiser sur l'administration et à créer un fonds d'investissement vert, mais il regrette que l'accord gouvernemental ne prévoie rien pour limiter les coûts de l'énergie pour les entreprises. Les syndicats sont eux aussi mitigés. Ils applaudissent la protection sociale que Peeters II veut offrir pour le volet emploi, mais les syndicats ACV, ABVV et ACLVB trouvent que la création d'une allocation familiale flamande et d'une assurance hospitalisation n'est pas une priorité. Ils craignent que maximiser l'utilisation des compétences flamandes risque de détériorer les relations politiques du pays; l'ABVV, principalement, craint une inégalité de traitement des enfants belges avec l'introduction d'une allocation familiale flamande.

La Croix-Rouge a ouvert hier un camp provisoire de réfugiés à Malines, le premier en son genre du pays. Depuis hier, les tentes se trouvent dans un hangar derrière le siège central de l'organisation humanitaire. Elles abritent actuellement 24 demandeurs d'asile, qui sont arrivés en train à Malines. Ces prochains jours, le camp s'agrandira dans une prairie proche, ce qui permettra d'abriter 100 personnes. "Ces gens étaient à la rue. La Croix-Rouge flamande ne prend pas parti sur le plan politique, mais veut donner un signal clair que cette situation doit cesser" a déclaré son porte-parole Filip Rylant. La Croix-Rouge assumera tous les frais et hébergera les demandeurs d'asile jusqu'au 21 juillet, lorsque le gouvernement tranchera la question. Le bourgmestre Open VLD Koen Anciaux estime que la Croix-Rouge devrait rester à l'écart des petits jeux politiques (entre l'Open VLD et le PS/CdH) et utiliser son savoir-faire pour accompagner les demandeurs d'asile expulsés vers leurs pays d'origine. Ce n'est pas par hasard qu'Anciaux est conseiller au cabinet de la ministre de l'Immigration Annemie Turtelboom, elle aussi Open VLD. Dans l'après-midi, Marie Arena, ministre de tutelle pour l'accueil des demandeurs d'asile, a donné instruction à Fedasil (l'agence responsable pour l'accueil des demandeurs d'asile) d'héberger les nouveaux demandeurs dans des hôtels. Fedasil, qui a fermé ses portes pendant deux jours parce que les centres d'accueil étaient pleins, doit payer une astreinte de 500 euros par jour pour chaque demandeur qui n'est pas accueilli.

Le week-end prochain, le gouvernement organisera un conclave destiné à trancher une fois pour toutes la question des demandeurs d'asile. Pour préparer ce week-end, le gouvernement a fait chiffrer le nombre de personnes qu'il faudrait régulariser en fonction des différentes propositions des libéraux, du PS et du CDH. Si le critère d'ancrage local durable est asimilé à une procédure de séjour de cinq ans, 33.400 personnes pourront être prises en compte. Le PS et le CDH prennent en compte les procédures depuis 2000, ce qui permettraient à 20.000 personnes de plus de rester en Belgique. En ce qui concerne la régularisation économique, l'Open VLD et le MR s'en remettent à des papiers pour les personnes qui exercent un métier spécifique ou difficile (26.000 travailleurs), mais le CdH veut que tous les travailleurs (52.000) soient pris en considération. Grosso modo, cela revient à au moins 53.000 demandeurs qui recevraient des papiers aux termes des critères libéraux, et une centaine de milliers avec les mesures du CdH et du PS. Sur ces derniers, la moitié séjourneraient à Bruxelles, 20.000 à Anvers et le reste surtout à Charleroi et à Liège. Le PS et l'Open VLD sont diamétralement opposés dans le dossier, comme le démontre l'attitude du président socialiste Elio Di Rupo qui a qualifié de "véritable scandale" l'attitude d'Annemie Turtelboom, ministre VLD de la politique d'asile. L'ACW, qui regroupe les organisations d'employés chrétiens, condamne sévèrement la partie de poker politique entre les deux partis.

Aujourd'hui, c'est la fête de la communauté flamande, et traditionnellement a lieu à Bruxelles le "Gulden Ontsporing", qui est l'apothéose de toute une journée de discours et de festivités. Pour Bart De Wever, président du parti le plus pro-flamand du Nord du pays, c'est le plus mémorable de tous les jours de fête flamands car non seulement il se marie, mais son parti adhère aussi au gouvernement flamand. De Wever est officiellement marié depuis un moment avec Veerle Hegge, avec qui il a quatre enfants. Mais c'est aujourd'hui qu'ils ont choisi de se marier devant l'église. Pour le socialiste Frank Vandenbroucke, la journée s'annonce sans doute moins festive. Cet éternel premier de classe a toujours donné l'impression de tout mieux savoir que tout le monde, et il agit d'ailleurs en conséquence, même si cela n'est pas toujours du goût de son parti, comme le fait remarquer De Tijd. Après diverses confrontations avec ses présidents Steve Stevaert et Johan Vandelanotte, ses différends avec la tête du parti et la présidente Gennez lui ont été fatals. Mais il conserve ses fans, et tant ses partisans que ses détracteurs estiment qu'il était un excellent ministre.

Une nouvelle loi sur les pratiques commerciales qui fera l'objet d'un vote cet automne supprime l'interdiction sur les ventes couplées dans notre pays. La vente couplée consiste à offrir un article gratuitement ou à prix réduit à l'achat d'un autre produit ou service. La Belgique était le seul pays européen à pratiquer cette interdiction. Depuis que la Cour européenne de Justice a déclaré, le 23 avril, que cette législation allait à l'encontre des règles européennes, un vide juridique s'est créé. La vente couplée n'était plus punissable, mais la distribution hésitait à mettre une offre sur le marché à cause de l'incertitude juridique. Toutes les formes de vente couplée sont aujourd'hui autorisées pour autant que le consommateur soit correctement informé, explique le Ministre de l'Entreprise VLD Vincent Van Quickenborne. Vendre à perte reste toutefois interdit. La nouvelle loi interdit également la période de braderie avant les soldes d'hiver et d'été pour les chaussures et les vêtements. Jusqu'à présent, les soldes n'étaient autorisées que pour les produits de saison, mais à présent, elles sont permises pour tous les biens, y compris en ligne.

Le formateur Kris Peeters (CD&V) est finalement parvenu à présenter un accord avant la fête nationale flamande du 11 juillet. Fait remarquable, son équipe ne comptera que 9 ministres, un de moins que le gouvernement précédent : Peeters et son équipe entendent en effet montrer le bon exemple, car en 2010 et 2011, il faudra économiser 2,1 milliard d'euros, et réduire le nombre de ministres est déjà une importante mesure. En outre, les trois partis gouvernementaux CD&V, SP.A et N-VA sont d'accord pour dégraisser allègrement leurs cabinets ministériels de 490 à 288 collaborateurs. Outre la limitation de la prime à consommation aux 800.000 revenus les moins élevés, ce qui rapportera 600 millions, les autres économies restent très vagues. Il faut économiser 1,5 milliard en améliorant le fonctionnement des pouvoirs publics flamands. Cet effort s'étendra à tous les segments de l'administration flamande et risque de s'avérer assez douloureux, avoue Peeters dans De Morgen. Mais l'an prochain, on ne se contentera pas d'économiser : 80 millions d'euros seront investis dans des mesures pour l'emploi, la construction d'écoles et de maisons de repos, la résorption des listes d'attentes dans le secteur des soins aux handicapés et des crèches supplémentaires. En 2011, le gouvernement flamand investira 150 millions supplémentaire et instaurera l'allocation familiale flamande pour les moins de trois ans. En 2012, les investissements s'élèveront à 350 millions d'euros, en 2013 et 2014, ils atteindront 1 voire 1,5 milliards d'euros. L'accord gouvernemental flamand sera sanctionné ce soir au congrès de parti des membres de la coalition. Les démocrates chrétiens obtiendront quatre ministres, les socialistes trois et la N-VA deux, ainsi que la présidence du parlement flamand.

L'accord gouvernemental flamand compte 100 pages et, selon De Standaard, fourmille d'idées novatrices. Vlaanderen in Actie et lePact Vlaanderen 2020 constituent la moitié de l'accord. VIA est le programme qui vise à renouveler entièrement l'économie flamande, et le Pacte doit veiller à ce que pour 2020, la Flandre figure parmi les 5 premières régions d'europe sur le plan social, écologique et économique en Europe. La volonté de passer à une économie verte est en point focal, surtout par la création d'un fournisseur énergétique flamand vert et le raccordement du parc éolien belge offshore sur un réseau de distribution international. Par ailleurs, on mise aussi sur le développement de divers fers de lance de l'économie flamande : matériaux nouveaux, technologies médicales etc. Et pour 2014, 3% du PNB doit être investi dans la recherche scientifique. L'enseignement, dont le ministre S.PA Frank Vandenbroucke a défini les grandes lignes pendant des années, a lui aussi des objectifs dans le cadre de Pact Vlaanderen 2020 : pour 2014, il faudra que le nombre de jeunes quittant l'école sans diplôme baisse de 12 à 10%, que des enseignants débutants bénéficient d'un encadrement spécifique et que l'enseignement supérieur ait 10% de plus à la fin de la législature. Dans les transports en commun, la société de transports vicinaux De Lijn s'engage à réduire les coûts par voyageur, et chaque province investira aussi dans des trams. Mais c'est surtout le volet social de l'accord qui est impressionnant, avec une palette d'initiatives existantes et nouvelles : assurance soins de santé flamande couvrant les frais non-médicaux des personnes nécessitant des soins, facture maximale (plafond de coûts par patients ne pouvant être dépassé) pour les soins à domicile, pour les séjours en maison de repos, allocation familiale complémentaire jusqu'à trois ans et prime à la scolarité après trois ans. Des budgets plus importants seront également prévus pour réduire les listes d'attente touchant les handicapés, les maisons de repos, les crèches et la protection de la jeunesse.

Les négociateurs du parti nationaliste N-VA de Bart De Wever se disent heureux des priorités que son parti retrouve dans l'accord gouvernemental : une vaste réforme de l'Etat et la scission de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde figureront à l'agenda du comité de concertation entre les différents gouvernements. De Wever signale que le nouveau gouvernement flamand exploitera à fond ses compétences : allocation familiale complémentaire, assurance hospitalisation, fournisseur énergétique flamand sont autant d'initiatives qui expriment cet état de fait. Chez les francophones, cette attitude irrite. PS, Ecolo, CdH et les partis désireux de former un Olivier dans les régions francophones réagissent de manière critique. Ils craignent qu'une allocation complémentaire ou une assurance hospitalisation nuise à la sécurité sociale fédérale et pointent du doigt la discrimination entre petits francophones et Flamands dans les mêmes classes bruxelloises. Le président du PS Elio di Rupo appelle les francophones à la vigilance pendant les négociations sur la réforme de l'Etat, tant que la N-VA est au gouvernement flamand. Les autres chefs de délégation, Marianne Thyssen (CD&V) et Caroline Gennez (SP.A) étaient très satisfaites de l'accord, dans lequel toutes deux retrouvent les points forts de leur parti. Thyssen a souligné que s'il y aura bien des économies, de l'argent est prévu dès la première année pour les plus démunis de la communauté. Elle a aussi approuvé la manière dont Kris Peeters a mené les négociations. Ce dernier a d'ailleurs laissé entendre qu'il souhaitait servir l'intégralité de son mandat de ministre-Président et non y renoncer à mi-chemin comme son prédécesseur Yves Leterme pour migrer vers le fédéral. Gennez se dit heureuse que l'accord soit clairement marqué au sceau du social. Elle voit également une rupture de tendance privilégiant une économie verte et conclut que les nombreuses mesures sociales garantissent que chaque Flamand bénéficiera désormais d'une protection sociale pendant toute la durée de sa vie.

Aujourd'hui, le Premier ministre fédéral Van Rompuy s'entretiendra avec les présidents de partis de la majorité, car le départ du ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht au poste de Commissaire européen a déclenché un jeu de chaises musicales. Le démocrate-chrétien Yves Leterme se verrait bien prendre la place de De Gucht, mais pour reprendre le poste de vice-premier qu'il occupait également, le président de l'Open VLD Guy Verhofstadt pousse Guy Vanhengel, ancien ministre bruxellois, pour qu'il devienne vice-Premier et ministre du Budget. Il veut pour cela échanger l'Asile et la migration contre le Budget, affirme De Tijd. mais il faudra alors trouver une solution pour l'actuelle ministre de l'Immigration Annemie Turtelboom. Dans le dossier du droit d'asile, l'Open VLD devra certainement céder à la politique stricte que Turtelboom a menée jusqu'ici. Du côté francophone, on spécule sur de nouvelles fonctions pour Melchior Wathelet (secrétariat au budget, CdH) et Paul Magnette (Energie, PS). Pendant ce temps, on sait que cette année, la sécurité sociale se dirige vers un déficit de 2,5 milliard d'euros. L'an prochain, on plongera encore dans le rouge jusqu'à 5,3 milliards. Le coût croissant des allocations de chômage n'est pas seul en cause, car cette année a vu les recettes diminuer de 600 millions. Non seulement les cotisations sociales ont diminué, mais également les montants que la sécurité sociale tire des impôts indirects et de la TVA. Mais en réalité, le budget sentira surtout les effets du vieillissement de la population à partir de 2010-2011. C'est pourquoi la ministre des Affaires sociales Laurette Onkelinx estime qu'un refinancement est nécessaire.

Les pouvoirs publics belges devront payer une astreinte quotidienne de 500 euros pour chaque demandeur d'asile qui ne trouve pas de place. Etant donné que Fedasil ne trouve plus de place dans les centres d'accueil, il a décidé de fermer son dispatching et les nouveaux venus trouvent désormais porte close; pour certains d'entre eux, la seule solution consiste à passer la nuit dans la rue. Les ONG Vluchtelingenwerk Vlaanderen et Ciré ont décidé, au nom des demandeurs d'asile, de se pourvoir en justice. Celle-ci a condamné Fedasil à une astreinte quotidienne de 500 euros par demandeur d'asile non pris en charge. Hier, la situation n'avait pas changé, car en dépit de la supplique de Fedasil, aucune place ne s'était ajoutée et Fedasil n'a eu d'autre choix que payer les astreintes. Marie Arena, la ministre PS de l'Intégration, a fait savoir que toute cette situation est le fruit de l'absence de critères de régularisation clairs, tandis que son homologue à l'Immigration Annemie Turtelboom (Open VLD), qui devait précisément élaborer ces critères, renvoie la balle à Arena : "Nous avons émis des propositions constructives pour sortir 1200 personnes des centres d'accueil,mais Arena ne veut rien entendre et bloque la situation." Le différend va si loin qu'une solution semble plus improbable que jamais, bien que le Premier ministre CD&V Van Rompuy ait promis de résoudre le problème des demandeurs d'asile pour le 21 juillet.

Cette année encore, le Festival Gent Jazz (8-19/7) présente un programme alléchant. Comme l'an dernier, tous les amateurs du jazz pur y trouveront leur content avec McCoy Tyner, Fred Hersch, Brad Mehldau, Richard Galliano, Nathalie Loriers, Brussels Jazz Orchestra, José James, Jef Neve; mais les amateurs de soul (George Benson), de songwriters (Marianne Faithful, Joe Jackson, Melody Gardot) et même de Flamenco (Rodrigo y Gabriela) ou encore de soul plus commerciale (Jamie Cullum et Jamie Lidell) ne seront pas déçus. Le concert d'ouverture donné par BB King est le meilleur coup d'envoi dont le festival, qui entend mettre en avant toute la palette de la musique noire, pouvait rêver. A 84 ans, le King of the Blues n'a rien perdu de son talent guitaristique ni de sa puissance vocale, et reste un homme de spectacle bourré d'humour et de métier. BB King a amené huit musiciens avec lui, et a alterné blues rustique et balades ou classiques. Ce soir, ce sera le tour de deux pianistes mondialement réputés : Andy Weston (83) et Mc Coy Tyner (71). Ce dernier, qui a était le pianiste attitré de John Coltrane pendant cinq ans dans les années soixante, a emmené le saxophoniste Gary Bartz et le guitariste Bill Frisell. Demain, ce sera le tour de la légende du funk et du maître-guitariste George Benson, et dimanche, le podium principal accueillera l'accordéoniste Richard Galliano, même si on peut aussi s'attendre à ce que le pianiste Brad Mehldau casse lui aussi la baraque.

Après que les présidents du CD&V, du SP.A et de la N-VA se soient réunis plusieurs heures durant mercredi soir, les délégations plénières se sont mises d'accord vers 1h45 du matin la nuit dernière, tant sur le fond que sur le budget. Un premier aperçu de l'accord permet de constater que la quasi-totalité de la note initiale du formateur Peeters a été conservée, et que les trois partis y retrouvent leurs promesses électorales. Cet après-midi, le gouvernement flamand dévoilera la totalité de l'accord à l'occasion d'une conférence de presse, mais les grandes lignes en étaient déjà connues ce matin. Cette année et les années qui suivent, la Flandre devra réaliser d'importantes économies, et l'effort nécessaire pour rétablir l'équilibre budgétaire en 2011 se chiffre à 2,1 milliard d'euros. Après 2011, il y aura de nouveau une marge budgétaire (2,1 milliards sur l'ensemble de la législature) à remplir avec une "nouvelle politique sociale", a déclaré Peeters. A terme, il y aura donc bien une allocation sociale flamande, des allocations scolaires complémentaires et une assurance hospitalisation. Les diverses délégations parlaient, la nuit de mercredi, d'un accord équilibré. La présidente du SP.A Caroline Gennez souligne que le prochain gouvernement flamand sera un gouvernement d'investissement, qui se penchera surtout sur la sécurité d'emploi et de revenus pour les personnes. Le négociateur N-VA Jan Peumans a par la suite évoqué un accord très équilibré, dans lequel la N-VA a obtenu la maximisation des compétences flamandes, mais aussi dans des dossiers comme la mobilité, les travaux publics, l'environnement et la politique agricole. La présidente du CD&V Marianne Thyssen estime aussi que l'accord est équilibré, et souligne qu'en dépit des importantes économies, il y a de l'argent pour des thèmes comme les soins aux personnes âgées, les listes d'attente dans le secteur des soins aux handicapés et l'allocation familiale flamande.

Toutes les parties rassemblées à la table des négociations ainsi que les partenaires sociaux du Conseil économique et social de Flandre ont insisté pour rétablir le plus rapidement possible l'équilibre budgétaire flamand. Il semble toutefois présomptueux et techniquement impossible d'atteindre cet objectif pour 2010; l'équilibre budgétaire ne sera donc atteint qu'en 2011. En 2010, une économie de 600 millions d'euros pourra toutefois déjà être réalisée sur la prime à la consommation, limité aux quelque 800.000 revenus les plus faibles. Les économies structurelles sur les dépenses de l'administration flamande devraient encore rapporter 600 millions d'euros. Une partie du tampon budgétaire qui constitue la provision pour l'index sera également mise à contribution. Une économie de 5 pour cent sera réalisée sur les frais de fonctionnement des ministères et des agences publiques : chaque département devra désormais augmenter la productivité, seul critère pour mériter des hausses salariales. Enfin, des mesures uniques devraient également permettre une économie de 400 millions d'euros. Luc De Bruyckere, président de la fédération flamande des employeurs VOKA, a déclaré au sujet de l'accord gouvernemental qu'il se demande si l'assurance hospitalisation flamande ou une augmentation des allocations familiales constituaient vraiment les mesures adéquates pour relancer l'économie flamande. Il a également critiqué l'inertie des francophones qui ne prévoient pas d'équilibre budgétaire pour la région wallonne avant 2015. Il a rappelé aux francophones que la Flandre leur cède chaque année entre 6 et 7 milliards d'euros. En échange de cette solidarité, De Bruyckere en appelle aux francophones pour qu'ils fournissent de plus grands efforts en matière d'économie budgétaire afin d'éviter "de radicaliser les esprits flamands".

D'après les bureaux d'étude Arup et SumResearch, le quatrième tracé de l'Oosterweelverbinding anversois qui prévoit un tunnel de quatre kilomètres à la place d'un pont est, d'une manière générale, meilleur pour la ville d'Anvers et son port que le projet du BAM et son pont `Lange Wapperbrug'. Les bureaux d'étude concèdent néanmoins que leur tracé ne bat pas celui du BAM sur tous les points. Quant à savoir si le quatrième tracé représente effectivement la meilleure solution pour boucler le ring d'Anvers, ce sera au gouvernement flamand d'en juger. Un gouvernement dans lequel le plus grand défenseur du Lange Wapperbrug, l'Open VLD, n'est plus représenté. Le fait que ce nouveau tracé semble techniquement réalisable dans les limites budgétaires fera probablement l'effet d'une petite bombe dans le dossier. En effet, pendant des années, le BAM a soutenu que son projet de pont constituait la seule solution pour éviter le chaos routier à Anvers. D'après Arup et SumResearch, le projet d'un tunnel étendant le ring à 25 kilomètres au lieu de 19 présente un avantage indéniable en matière d'environnement, de santé publique et d'urbanisme par rapport au projet du BAM. Il générerait cependant moins de revenus de péage car le tunnel pourrait transporter 4000 véhicules de moins que le pont. Mais le plus grand défaut de ce quatrième tracé est le ralentissement qu'il implique. Le tracé du tunnel devant encore passer par toute une série de procédures - déjà suivies par le tracé du BAM -, il pourrait retarder le projet de plusieurs années.