Les négociateurs du parti nationaliste N-VA de Bart De Wever se disent heureux des priorités que son parti retrouve dans l'accord gouvernemental : une vaste réforme de l'Etat et la scission de l'arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde figureront à l'agenda du comité de concertation entre les différents gouvernements. De Wever signale que le nouveau gouvernement flamand exploitera à fond ses compétences : allocation familiale complémentaire, assurance hospitalisation, fournisseur énergétique flamand sont autant d'initiatives qui expriment cet état de fait. Chez les francophones, cette attitude irrite. PS, Ecolo, CdH et les partis désireux de former un Olivier dans les régions francophones réagissent de manière critique. Ils craignent qu'une allocation complémentaire ou une assurance hospitalisation nuise à la sécurité sociale fédérale et pointent du doigt la discrimination entre petits francophones et Flamands dans les mêmes classes bruxelloises. Le président du PS Elio di Rupo appelle les francophones à la vigilance pendant les négociations sur la réforme de l'Etat, tant que la N-VA est au gouvernement flamand. Les autres chefs de délégation, Marianne Thyssen (CD&V) et Caroline Gennez (SP.A) étaient très satisfaites de l'accord, dans lequel toutes deux retrouvent les points forts de leur parti. Thyssen a souligné que s'il y aura bien des économies, de l'argent est prévu dès la première année pour les plus démunis de la communauté. Elle a aussi approuvé la manière dont Kris Peeters a mené les négociations. Ce dernier a d'ailleurs laissé entendre qu'il souhaitait servir l'intégralité de son mandat de ministre-Président et non y renoncer à mi-chemin comme son prédécesseur Yves Leterme pour migrer vers le fédéral. Gennez se dit heureuse que l'accord soit clairement marqué au sceau du social. Elle voit également une rupture de tendance privilégiant une économie verte et conclut que les nombreuses mesures sociales garantissent que chaque Flamand bénéficiera désormais d'une protection sociale pendant toute la durée de sa vie.

Aujourd'hui, le Premier ministre fédéral Van Rompuy s'entretiendra avec les présidents de partis de la majorité, car le départ du ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht au poste de Commissaire européen a déclenché un jeu de chaises musicales. Le démocrate-chrétien Yves Leterme se verrait bien prendre la place de De Gucht, mais pour reprendre le poste de vice-premier qu'il occupait également, le président de l'Open VLD Guy Verhofstadt pousse Guy Vanhengel, ancien ministre bruxellois, pour qu'il devienne vice-Premier et ministre du Budget. Il veut pour cela échanger l'Asile et la migration contre le Budget, affirme De Tijd. mais il faudra alors trouver une solution pour l'actuelle ministre de l'Immigration Annemie Turtelboom. Dans le dossier du droit d'asile, l'Open VLD devra certainement céder à la politique stricte que Turtelboom a menée jusqu'ici. Du côté francophone, on spécule sur de nouvelles fonctions pour Melchior Wathelet (secrétariat au budget, CdH) et Paul Magnette (Energie, PS). Pendant ce temps, on sait que cette année, la sécurité sociale se dirige vers un déficit de 2,5 milliard d'euros. L'an prochain, on plongera encore dans le rouge jusqu'à 5,3 milliards. Le coût croissant des allocations de chômage n'est pas seul en cause, car cette année a vu les recettes diminuer de 600 millions. Non seulement les cotisations sociales ont diminué, mais également les montants que la sécurité sociale tire des impôts indirects et de la TVA. Mais en réalité, le budget sentira surtout les effets du vieillissement de la population à partir de 2010-2011. C'est pourquoi la ministre des Affaires sociales Laurette Onkelinx estime qu'un refinancement est nécessaire.

Les pouvoirs publics belges devront payer une astreinte quotidienne de 500 euros pour chaque demandeur d'asile qui ne trouve pas de place. Etant donné que Fedasil ne trouve plus de place dans les centres d'accueil, il a décidé de fermer son dispatching et les nouveaux venus trouvent désormais porte close; pour certains d'entre eux, la seule solution consiste à passer la nuit dans la rue. Les ONG Vluchtelingenwerk Vlaanderen et Ciré ont décidé, au nom des demandeurs d'asile, de se pourvoir en justice. Celle-ci a condamné Fedasil à une astreinte quotidienne de 500 euros par demandeur d'asile non pris en charge. Hier, la situation n'avait pas changé, car en dépit de la supplique de Fedasil, aucune place ne s'était ajoutée et Fedasil n'a eu d'autre choix que payer les astreintes. Marie Arena, la ministre PS de l'Intégration, a fait savoir que toute cette situation est le fruit de l'absence de critères de régularisation clairs, tandis que son homologue à l'Immigration Annemie Turtelboom (Open VLD), qui devait précisément élaborer ces critères, renvoie la balle à Arena : "Nous avons émis des propositions constructives pour sortir 1200 personnes des centres d'accueil,mais Arena ne veut rien entendre et bloque la situation." Le différend va si loin qu'une solution semble plus improbable que jamais, bien que le Premier ministre CD&V Van Rompuy ait promis de résoudre le problème des demandeurs d'asile pour le 21 juillet.

Cette année encore, le Festival Gent Jazz (8-19/7) présente un programme alléchant. Comme l'an dernier, tous les amateurs du jazz pur y trouveront leur content avec McCoy Tyner, Fred Hersch, Brad Mehldau, Richard Galliano, Nathalie Loriers, Brussels Jazz Orchestra, José James, Jef Neve; mais les amateurs de soul (George Benson), de songwriters (Marianne Faithful, Joe Jackson, Melody Gardot) et même de Flamenco (Rodrigo y Gabriela) ou encore de soul plus commerciale (Jamie Cullum et Jamie Lidell) ne seront pas déçus. Le concert d'ouverture donné par BB King est le meilleur coup d'envoi dont le festival, qui entend mettre en avant toute la palette de la musique noire, pouvait rêver. A 84 ans, le King of the Blues n'a rien perdu de son talent guitaristique ni de sa puissance vocale, et reste un homme de spectacle bourré d'humour et de métier. BB King a amené huit musiciens avec lui, et a alterné blues rustique et balades ou classiques. Ce soir, ce sera le tour de deux pianistes mondialement réputés : Andy Weston (83) et Mc Coy Tyner (71). Ce dernier, qui a était le pianiste attitré de John Coltrane pendant cinq ans dans les années soixante, a emmené le saxophoniste Gary Bartz et le guitariste Bill Frisell. Demain, ce sera le tour de la légende du funk et du maître-guitariste George Benson, et dimanche, le podium principal accueillera l'accordéoniste Richard Galliano, même si on peut aussi s'attendre à ce que le pianiste Brad Mehldau casse lui aussi la baraque.

Après que les présidents du CD&V, du SP.A et de la N-VA se soient réunis plusieurs heures durant mercredi soir, les délégations plénières se sont mises d'accord vers 1h45 du matin la nuit dernière, tant sur le fond que sur le budget. Un premier aperçu de l'accord permet de constater que la quasi-totalité de la note initiale du formateur Peeters a été conservée, et que les trois partis y retrouvent leurs promesses électorales. Cet après-midi, le gouvernement flamand dévoilera la totalité de l'accord à l'occasion d'une conférence de presse, mais les grandes lignes en étaient déjà connues ce matin. Cette année et les années qui suivent, la Flandre devra réaliser d'importantes économies, et l'effort nécessaire pour rétablir l'équilibre budgétaire en 2011 se chiffre à 2,1 milliard d'euros. Après 2011, il y aura de nouveau une marge budgétaire (2,1 milliards sur l'ensemble de la législature) à remplir avec une "nouvelle politique sociale", a déclaré Peeters. A terme, il y aura donc bien une allocation sociale flamande, des allocations scolaires complémentaires et une assurance hospitalisation. Les diverses délégations parlaient, la nuit de mercredi, d'un accord équilibré. La présidente du SP.A Caroline Gennez souligne que le prochain gouvernement flamand sera un gouvernement d'investissement, qui se penchera surtout sur la sécurité d'emploi et de revenus pour les personnes. Le négociateur N-VA Jan Peumans a par la suite évoqué un accord très équilibré, dans lequel la N-VA a obtenu la maximisation des compétences flamandes, mais aussi dans des dossiers comme la mobilité, les travaux publics, l'environnement et la politique agricole. La présidente du CD&V Marianne Thyssen estime aussi que l'accord est équilibré, et souligne qu'en dépit des importantes économies, il y a de l'argent pour des thèmes comme les soins aux personnes âgées, les listes d'attente dans le secteur des soins aux handicapés et l'allocation familiale flamande.

Toutes les parties rassemblées à la table des négociations ainsi que les partenaires sociaux du Conseil économique et social de Flandre ont insisté pour rétablir le plus rapidement possible l'équilibre budgétaire flamand. Il semble toutefois présomptueux et techniquement impossible d'atteindre cet objectif pour 2010; l'équilibre budgétaire ne sera donc atteint qu'en 2011. En 2010, une économie de 600 millions d'euros pourra toutefois déjà être réalisée sur la prime à la consommation, limité aux quelque 800.000 revenus les plus faibles. Les économies structurelles sur les dépenses de l'administration flamande devraient encore rapporter 600 millions d'euros. Une partie du tampon budgétaire qui constitue la provision pour l'index sera également mise à contribution. Une économie de 5 pour cent sera réalisée sur les frais de fonctionnement des ministères et des agences publiques : chaque département devra désormais augmenter la productivité, seul critère pour mériter des hausses salariales. Enfin, des mesures uniques devraient également permettre une économie de 400 millions d'euros. Luc De Bruyckere, président de la fédération flamande des employeurs VOKA, a déclaré au sujet de l'accord gouvernemental qu'il se demande si l'assurance hospitalisation flamande ou une augmentation des allocations familiales constituaient vraiment les mesures adéquates pour relancer l'économie flamande. Il a également critiqué l'inertie des francophones qui ne prévoient pas d'équilibre budgétaire pour la région wallonne avant 2015. Il a rappelé aux francophones que la Flandre leur cède chaque année entre 6 et 7 milliards d'euros. En échange de cette solidarité, De Bruyckere en appelle aux francophones pour qu'ils fournissent de plus grands efforts en matière d'économie budgétaire afin d'éviter "de radicaliser les esprits flamands".

D'après les bureaux d'étude Arup et SumResearch, le quatrième tracé de l'Oosterweelverbinding anversois qui prévoit un tunnel de quatre kilomètres à la place d'un pont est, d'une manière générale, meilleur pour la ville d'Anvers et son port que le projet du BAM et son pont `Lange Wapperbrug'. Les bureaux d'étude concèdent néanmoins que leur tracé ne bat pas celui du BAM sur tous les points. Quant à savoir si le quatrième tracé représente effectivement la meilleure solution pour boucler le ring d'Anvers, ce sera au gouvernement flamand d'en juger. Un gouvernement dans lequel le plus grand défenseur du Lange Wapperbrug, l'Open VLD, n'est plus représenté. Le fait que ce nouveau tracé semble techniquement réalisable dans les limites budgétaires fera probablement l'effet d'une petite bombe dans le dossier. En effet, pendant des années, le BAM a soutenu que son projet de pont constituait la seule solution pour éviter le chaos routier à Anvers. D'après Arup et SumResearch, le projet d'un tunnel étendant le ring à 25 kilomètres au lieu de 19 présente un avantage indéniable en matière d'environnement, de santé publique et d'urbanisme par rapport au projet du BAM. Il générerait cependant moins de revenus de péage car le tunnel pourrait transporter 4000 véhicules de moins que le pont. Mais le plus grand défaut de ce quatrième tracé est le ralentissement qu'il implique. Le tracé du tunnel devant encore passer par toute une série de procédures - déjà suivies par le tracé du BAM -, il pourrait retarder le projet de plusieurs années.

Les structures actuelles de la Belgique constituent un obstacle à l'assainissement des finances publiques, conclut le rapport de l'OCDE sur notre pays. Cette structure contraint l'Etat fédéral à transférer chaque année une partie de plus en plus importante de ses recettes fiscales. Mais comme l'Etat fédéral assume 90% des frais de vieillissement de la population, il se met automatiquement dans l'indigence. Et ces mêmes dotations constituent d'ailleurs un piège à la pauvreté pour les régions et communautés, poursuit l'OCDE, car ce type de répartition ne peut en rien être motivée pour mener une politique plus rentable. C'est une situation néfaste, surtout pour les régions les plus pauvres (la Wallonie et Bruxelles), car elles n'ont en effet rien à gagner en adoptant une politique plus dynamique visant à encourager la croissance et l'emploi. C'est pourquoi les régions doivent être conscientisées par rapport à leurs propres revenus, poursuit l'OCDE, notamment en leur faisant payer leurs propres pensions et en les récompensant pour la création d'emplois. Nombre de ces idées se retrouvent dans les propositions flamandes pour la réforme de l'Etat, signale De Tijd, mais les francophones retrouvent dans le rapport de l'OCDE aussi certains de leurs intérêts défendus. Ainsi, l'OCDE estime qu'une scission de la sécurité sociale n'est pas souhaitable et que Bruxelles doit obtenir plus d'espace financière en encaissant des impôts sur la base du lieu de travail (pour les navetteurs) et non du domicile.

Fedasil, l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile, a décidé de fermer son service dispatching, privant ainsi les nouveaux demandeurs d'asile de lieu d'accueil. Le personnel ne sait en effet plus où héberger les demandeurs. Pour Isabelle Küntziger, directrice générale de Fedasil, c'est un aveu d'impuissance. La seule solution temporaire qui reste consiste à donner aux demandeurs qui se présentent un viatique financier pour qu'ils puissent chercher un toit. Mais le gouvernement ne veut pas en entendre parler, car il craint l'effet de spirale de cette mesure. Ce même gouvernement déclare aussi qu'il n'y a plus d'argent pour d'autres places d'accueil. Comme un accord sur la régularisation du séjour des sans papiers sera conclu le 21 juillet, il demande à Fedasil de prendre encore un peu de patience. En effet, le problème n'est pas de nature temporaire, mais structurelle, Küntziger dit. La seule solution consiste à fournir un appui financiers aux demandeurs d'asiles qui séjournent depuis longtemps dans les centres d'accueil pour leur permettre de chercher un autre hébergement, elle croit. Sachant que tous les centres sont surpeuplés, 700 demandeurs séjournent actuellement dans 17 hôtels bruxellois.

Bien que le gouvernement fédéral Van Rompuy ne soit en place que depuis six mois à peine, un remaniement en profondeur est inévitable. On attend seulement que toutes les négociations gouvernementales régionales soient bouclées pour l'annoncer. En effet, Van Rompuy doit remplacer Karel De Gucht aux Affaires étrangères, puisque ce dernier devient Commissaire européen. En outre, les libéraux doivent se choisir un nouveau vice-Premier ministre, et il est aussi possible qu'il faille remplacer le ministre francophone Paul Magnette suite à son départ vers le gouvernement wallon. L'ancien Premier ministre Yves Leterme (CD&V) est pratiquement certain d'obtenir les Affaires étrangères, ce qui donne aux démocrates-chrétiens un ministre supplémentaires, au détriment des libéraux au fédéral. Il semble aussi que l'Open VLD envoie un nouveau ministre au gouvernement, ce qui contraindra sans doute Guido De Padt à renoncer à son maroquin. De Padt avait remplacé Patrick Dewael fin 2008 à l'Intérieur après que celui-ci ait accédé à la présidence de la Chambre suite au remaniement gouvernemental. Mais le départ d'Annemie Turtelboom n'est pas non plus exclu. La ministre de l'Immigration subit de fortes pressions pour faire des concessions sur l'asile et la migration, et son remplacement lui éviterait de perdre la face, constate Het Nieuwsblad.

Martin Schoukens, échevin de l'Aménagement du teritoire à Sint-Peeters-Leeuw, veut interdire sur le territoire de sa commune les villas espagnoles, haciendas mexicaines, chalets autrichiens, pagodes chinoises et autres manifestations d'exotisme. Les gens partent en vacances, voient une villa sur place et veulent construire la même pour prolonger leur sentiment de villégiature. Joris Scheers, architecte flamand adjoint, donne raison à l'échevin : une commune qui ne veut pas de villas espagnoles sur son sol peut parfaitement le consigner dans ses prescriptions urbanistiques, et Scheers plaide en faveur de logements adoptant des "concepts qui se réfèrent au contexte contemporain, urbain ou rural". Une villa espagnole est un élémént qui n'a pas sa place ici, estime-t-il. La Flandre compte de nombreuses réalisations contemporaines magnifiques qui permettent au Flamand d'exprimer à merveille son identité, conclut Scheers.

Il ressort d'une enquête menée par De Tijd que la production automobile belge a reculé de 35,4 pour cent au cours du premier semestre 2009, ce qui représente 140.000 voitures de moins par rapport au premier trimestre de l'an dernier. Les usines automobiles n'envisagent cependant pas de grandes restructurations pour l'instant car elles sont parvenues à compenser cette baisse de production grâce au système du chômage économique pour les ouvriers et de la réduction du temps de travail pour les employés. C'est l'usine Opel d'Anvers qui a subi la plus grosse déconvenue, avec un recul de sa production de 49,4 pour cent. Entre avril et fin mai, elle a à peine produit 4000 voitures. Chez Ford Genk, ce sont 46,4 pour cent de voitures en moins qui sont sorties des chaînes entre janvier et juin et la production de Volvo n'a pas été épargnée non plus. La seule usine à avoir limité la chute de sa production est Audi Bruxelles. On prépare actuellement l'usine à la fabrication de la petite citadine A1. En attendant, on y produit les Volkswagen Polo et les Audi A3. Ces deux modèles profitent des primes à la casse mises en place en Allemagne, au Royaume-Uni et en France. Tout conducteur qui échange une voiture ancienne contre une neuve a droit à une prime à la casse. Grâce à cette mesure, la production a augmenté de 5 pour cent au cours du second trimestre. Malgré cela, on note tout de même un recul de 15,5 pour cent au cours du premier trimestre car la prime a la casse n'a eu aucun effet, ou qu'un effet très limité, sur la vente des grands modèles. L'usine Volvo à Gand et l'usine Ford s'en sont bien rendu compte. En Flandre, selon la fédération automobile Febiac, la production automobile a diminué deux fois plus vite que les ventes de voitures, qui n'ont chuté "que" de 17,4 pour cent. Les sous-traitants du secteur automobile connaissent également une chute de production équivalente, signale l'organisation sectorielle Agoria.

Le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht (Open VLD) a accepté de succéder à Louis Michel au poste de Commissaire européen pour la Coopération au développement. Hier, Michel a officiellement remis sa démission au Président Barroso; il prêtera serment comme parlementaire européen mardi prochain, et sans doute De Gucht prendra-t-il sa place dès le 21 juillet. La transition est étonnamment rapide, car De Gucht n'avait tout d'abord l'intention d'entrer dans la nouvelle Commission Barroso II que l'an prochain, mais la Belgique ne peut pas se permettre de laisser le siège de Michel vacant pendant plusieurs mois. C'est pourquoi De Gucht sera affecté à la Coopération au développement pendant les six derniers mois de 2009. Selon De Morgen, Barroso a toutefois donné à De Gucht suffisamment de signes qu'il gérerait un portefeuille plus important dans la prochaine Commission, ce qui était précisément la condition que De Gucht avait posée à plusieurs reprises pour migrer vers l'Europe. L'accord politique stipulant que De Gucht succéderait à Michel a été négocié dès 2008 dans le cadre de la répartition des portefeuilles : il a été convenu à l'époque que le départ de De Gucht à la Commission permettrait au CD&V d'obtenir le portefeuille des Affaires étrangères. Mais De Gucht était aussi vice-Premier ministre, et aujourd'hui, son parti doit désigner un successeur au fédéral pour cette fonction. Dans De Morgen, on spécule même sur le fait qu'il pourrait s'agit d'un nouveau libéral (Guy Vanhengel), et qu'un des ministres VLD actuels (Van Quickenborne, De Padt ou Turtelboom) devrait céder la place.

L'accord gouvernemental flamand est pratiquement bouclé, mais il reste à compléter le volet financier. Ce qui est sûr, c'est que le budget devrait retrouver son équilibre en 2011 et que les deux milliards d'euros d'économies devront porter au maximum sur des gains en efficacité et le moins possible sur les investissements. Sur le fond, tous les partis semblent avoir concrétisé leurs projets politiques dans l'accord. Pour les socialistes du SP.A, il s'agit de thèmes liés à la mobilité : des trams dans chaque province et une taxe kilométrique pour les camions. Le SP.A refuse en outre toute économie affectant l'enseignement. Le CD&V et la N-VA retrouvent dans l'accord leur promesse d'allocation familiale flamande. Les enfants en bénéficieront à leurs deux premiers anniversaires, et par la suite, à partir de la troisième année les familles percevront une prime à la scolarité plus élevée. Chacun en Flandre aura aussi droit à une assurance hospitalisation de base. Pour en maîtriser les coûts, des accords seront pris avec les hôpitaux, les médecins et les mutualités. La N-VA nationaliste a également prévu des mesures visant à renforcer le caractère flamand de la périphérie bruxelloise. Sont encore en délibération : le doublement des sommes allouées aux listes d'attentes des handicapés (45 millions par an au lieu de 22,5, une demande du CD&V), et l'extension de l'actuelle prime incitative s'ajoutant au crédit-temps pour constituer une véritable prime encourageant la combinaison travail-famille de 250 euros. Le formateur Kris Peeters (CD&V) s'est entretenu hier en privé avec les trois chefs de délégation, Caroline Gennez (SP.A), Bart De Wever (N-VA) et Marianne Thyssen (CD&V). Sur la base de leur listes de priorités, il a présenté un cadre financier qui devra faire l'objet de négociations ultérieures.

Cette année, les recettes fiscales devraient s'élever à quelque 85,9 milliards d'euros, soit 7,7 milliards (8,2%) de moins qu'en 2008; c'est du moins ce que prévoient les pronostics du Service Public Fédéral Finances. Dans les cinq premiers mois de 2009, les recettes fiscales ont baissé de 7%. L'impôt sur les sociétés est le premier à souffrir de la crise, avec une chute estimée à 35%, mais la TVA (-5%) et l'impôt sur les personnes physiques (-4,7%) verront baisser leurs recettes aussi, ce qui fera de l'année 2009 un millésime particulièrement funeste pour le fisc, même si les accises enregistrent une hausse de 6,5% grâce au système de cliquet qui prévoit qu'en cas de baisse des produits pétroliers, l'Etat en récupère une partie à la pompe. Mais les recettes fiscales devraient à nouveau augmenter dès 2010. On s'attend à une remontée de 2,4%, et même de 4% en 2011. Pour ces deux années, on escompte surtout une augmentation des recettes issues de l'impôt sur les sociétés et de la TVA. En effet, si l'économie repart, les entreprises feront plus de bénéfices. Autre conclusion : il faudra encore des années pour que les rentrées fiscales retrouvent leur niveau d'avant la crise. En 2011, elles s'élèveront à 91,5 milliards d'euros, ce qui reste sous le niveau de 2008 (93,6 milliards).

Le Fyra, nouveau TGV qui reliera Bruxelles à Amsterdam dès l'automne 2010, a été présenté hier à Amsterdam. Le Fyra, qui signifie "quatre" en suédois, reliera en effet les quatre principales villes de Belgique et des Pays-Bas - Bruxelles, Anvers, Rotterdam et Amsterdam. Le projet est le fruit de la collaboration entre la SNCB et Hispeed, un consortium des chemins de fer néerlandais NS et de la compagnie aérienne KLM. Dès 2010, le train fera la navette 16 fois par jour entre Bruxelles et Amsterdam, pour un total de dix-neuf convois dont trois appartiendront à la SNCB et seize à Hispeed. L'infrastructure du Fyra est terminée dans les deux pays, mais il reste à en tester le système de sécurité, l'ERMTS européen. Ces prochaines semaines verront des tests s'effectuer sur l'ensemble du parcours, et s'ils sont positifs, la firme italienne AnsaldoBreda pourra exécuter la commande pour les convois. Mais le Fyra ne sera pas le seul TGV sur le trajet, car dès décembre, le Thalys l'empruntera six fois par jour depuis Paris.

Selon une étude du bureau Graydon, les entreprises n'ont payé que 63,5% des factures à temps durant le second trimestre 2009. Il y a deux jours, l'organisation flamande des employeurs VOKA avait déjà tiré la sonnette d'alarme concernant le nombre croissant de retards de paiement après avoir interrogé 1200 entreprises. Les véritables mauvais payeurs (plus de 90 jours après l'échéance) ont augmenté de 10,7%, constate Graydon, soit plus d'un tiers de plus qu'au cours de la même période en 2008. Graydon rappelle également que 25% des faillites sont à imputer à des retards de paiements et prévoit de ce fait une augmentation des "faillites de crise" en automne, autrement dit des entreprises saines succombant à des problèmes de trésorerie. D'autant que compenser des retards de paiements au moyen de crédits de caisse est devenu presque impossible au vu de l'attitude extrêmement circonspecte des banques. En revanche, les pouvoirs publics paient plus rapidement que jadis. L'ancien premier Ministre Yves Leterme (CD&V) l'avait promis en 2008, en tant que mesure permettant de donner un peu d'oxygène aux entreprises. Quelque 66% des factures sont désormais payées dans les temps, et seuls 5% des factures sont payées après plus de 90 jours après l'échéance.

Les étrangers qui participent à la fraude sociale le font de plus en plus en tant que faux indépendants, expliquent plusieurs inspecteurs sociaux dans De Standaard. Ils travaillent sans payer d'impôts ni de cotisations sociales, créent une petite société en Belgique, s'affilient à une caisse de cotisations sociales pour indépendants et ne sont pas contraints de payer immédiatement leurs cotisations. Lorsque vient le moment de les verser, les sociétés ont déménagé, ont changé de propriétaire, de raison sociale ou d'actionnaires, ou ont disparu. Fin 2006, après un long débat entre libéraux et socialistes, une loi contre les faux indépendants a été promulguée. Mais avant qu'elle n'entre en vigueur, une commission devait définir les critères par secteur d'activité. Elle était censée le faire avant le 1er janvier 2008, puis 2009. Mais le gouvernement a laissé passer l'échéance, de sorte que la loi est caduque et que le parlementaire SP.A Hans Bonte dépose aujourd'hui une proposition de loi pour la remettre en vigueur.

Quatre membres d'une famille rentrant d'Espagne et un spectateur étranger du festival Rock Werchter font passer à 61 le nombre de victimes de la grippe mexicaine recensées en Belgique. Selon le commissaire à la grippe Marc Van Ranst, dans le scénario le plus optimiste, la contagion restera limitée à 5% des Belges (un demi-millioon de cas); au pire, le virus pourrait toucher un tiers de la population (plus de trois millions de malades). Pendant ce temps, les pouvoirs publics ont élaboré un scénario d'urgence qui entrera en vigueur en cas de pandémie. Dans la Gazet Van Antwerpen, le gouverneur de la province d'Anvers, Cathy Berx, explique en quoi ce scénario consiste : chaque commune belge devra installer un centre d'appel chargé d'enregistrer les appels des malades et de rediriger les victimes vers un centre de soins où on pourra leur fournir des soins de couverture, par exemple pour remplacer un malade aidant quelqu'un à domicile. La Province d'Anvers recevra aussi 24.000 doses de Tamiflu centralisées dans un dépôt. Entretemps, le Centre pour l'Evaluation des Vaccins de l'Université d'Anvers sera un des premiers au monde à se lancer dans des tests de vaccins contre la grippe mexicaine sur quelque 300 volontaires. Ces tests permettront de vérifier si les cobayes produisent suffisamment d'anticorps et si le vaccin est inoffensif. En fonction des résultats, la Commission européenne donnera ou non son feu vert pour la production à grande échelle du vaccin, qui pourrait dès lors être distribué dès novembre.

Des dizaines de vacanciers qui pensaient avoir loué un appartement ou une villa avec piscine sur une côte espagnole via le site villaspanjehuren.nl ont constaté, une fois sur place, que leur villégiature n'existait pas. Mais voilà : ils avaient payé la location, et comme les fraudeurs étaient bien organisés, ils avaient déjà disparu hier, vraisemblablement plus riches de quelques centaines de milliers d'euros. Voici en effet plusieurs mois qu'ils louaient des villas et appartements bon marché en Espagne et en France, tout d'abord à partir d'une boutique dans le centre de Groningue, puis à partir d'une adresse sur leur site qui était celle... d'un terrain industriel, où la police a également trouvé porte close. Jusque vendredi dernier, date de début de la location, personne ne s'était douté de la supercherie, et aucun vacancier ne pensait que le reçu qu'il avait imprimé ne valait rien. Aujourd'hui, l'inquiétude grandit parmi ceux qui ont loué pour une date ultérieure en passant par le même site, car ils craignent eux aussi de ne jamais revoir leur argent. A la demande de l'inspection économique belge, le site villaspanjehuren.nl a été fermé hier. Les autorités flamandes ne peuvent contrôler que les agences de voyage ou de location qui ont des points de vente sur le territoire flamand; mais une société des Bahamas peut parfaitement se cacher derrière une offre de vacances en ligne, et dans ce cas, les instances belges sont totalement impuissantes.